La publicité à la télévision devrait connaître un déclin très net cette année. Selon les estimations de Magna Global (IPG Mediabrands), les recettes nettes de la télévision traditionnelle devraient baisser de 4 % dans le monde – un repli jamais vu depuis 2009, au moment de la crise financière. Zenith (groupe Publicis) est, lui, plus optimiste, prévoyant un recul de -1,4 %.

Celui-ci serait avant tout lié à l’Amérique du Nord, qui pèse 36 % du marché mondial, et qui devrait enregistrer une chute de 7,4 % en 2019, selon Magna, affecté notamment par la télévision locale. Un net changement de tendance par rapport à 2018 où les recettes avaient progressé de 4,3 % aux Etats-Unis et 2 % dans le monde.

« Aux Etats-Unis, les investissements varient beaucoup d’une année sur l’autre, en fonction de l’actualité, des élections et des Jeux Olympiques. Or, 2018 avait été une année d’élections de mi-mandat, souligne Vincent Letang, chez IPG Mediabrands, chargé de ces prévisions. En isolant ces facteurs, 2019 serait globalement une assez bonne année, avant un ralentissement prévu en 2020. »

Certaines tendances de fond pèsent aussi, telles qu’un certain désintérêt pour le petit écran. En 2019, l’augmentation des tarifs de la publicité n’a pas permis de compenser le déclin des audiences (autour de 10 %), sur fond d’une forte  concurrence des offres de vidéo par abonnement comme celles de Netflix, Amazon Prime, Disney…

Le digital pèse plus de la moitié des recettes publicitaires mondiales
En outre,  le digital prend de plus en plus d’essor . Les recettes publicitaires numériques (search, video, social, display) devraient bondir de 15 % au niveau mondial, selon Magna, « constituant, de fait, une concurrence aux médias traditionnels », note Hélène Bouchon, responsable études et recherches d’IPG Mediabrands. Même si la croissance ralentit (entre 18 % et 20 % ces quatre dernières années), le digital (306 milliards) représente plus de la moitié du total des recettes publicitaires dans le monde, ce qui constitue une première.

Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr