L’idée est née lors d’une discussion entre amis, vite écrite sur le coin d’une nappe. Puis ils se sont lancés dans la création d’une start-up. C’est là que commence l’histoire, la petite et peut-être la grande. Qui ne se termine pas toujours bien…

« Tu vois, à la fameuse question ‘si tu pouvais retourner en arrière, qu’est-ce que tu ne referais pas ?’, eh bien là, t’as la réponse… » La voix de Mathieu tremble de ressentiments. Sa mâchoire se crispe sous le poids des amertumes rentrées, des désillusions, des déceptions. Non seulement sa start-up n’a jamais décollé, mais sa relation avec son meilleur ami en a subi les conséquences. « On ne se parle plus du tout, lance-t-il. Je ne veux même plus en parler. Il a clairement essayé de me la faire à l’envers… »

Dans l’écosystème start-up, ce genre d’affaires est bien connu. Porter son entreprise au sommet nécessite aussi souvent d’ensevelir au plus profond les petites trahisons qui en ont généralement découlé. La plus célèbre start-up au monde en est l’exemple même. Facebook, réseau social phare censé créer des amitiés, « les a toutes détruites parmi ses fondateurs », racontait en 2010 le romancier américain Ben Mezrich, auteur de La Revanche d’un solitaire (Max Milo). On se souvient, dans The Social Network, le film de David Fincher tiré de l’histoire de Mark Zuckerberg, de la fameuse scène où Eduardo Saverin, après avoir observé une dilution de ses parts dans l’entreprise avec l’arrivée d’investisseurs, lance à un Zuckerberg impassible : « J’étais ton seul ami. » Parmi les spectateurs, ceux qui ont créé des entreprises peuvent l’avoir carrément vécue…

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