Cela devait être un big bang. Plus de dix-huit mois après l’entrée en application du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), les internautes français sont pourtant toujours dupés quand ils sont pistés sur le Web. Agaçantes quand elles surgissent à l’écran, la plupart des bannières leur demandant l’autorisation d’enregistrer leur comportement en ligne ne respectent pas ce fameux RGPD aux sanctions jamais vues.
Selon un sondage Ifop commandé par la CNIL, le régulateur qui veille au respect du texte, 65 % des internautes qui acceptent la collecte de données en ligne l’ont déjà fait sans vraiment s’en rendre compte, en raison de la complexité à manifester son refus via ces bannières. La semaine dernière, le gendarme de la vie privée sur Internet a donc précisé ses exigences et ouvert la voie à une vague de contrôle. Il va ainsi mettre fin à une période de clémence concédée à la demande des lobbys de la publicité numérique et de l’e-commerce.
Un marché toujours opaque
Mais, pour l’instant, les données des Français font toujours l’objet d’un vaste et souvent opaque marché entre une multitude d’intermédiaires. Quarante ans de loi française – peu sévère – et la force du règlement européen n’ont toujours pas éclairci la situation.
La publicité ciblée non souhaitée, les fuites de données personnelles consécutives à des failles informatiques grossières et la difficulté à connaître exactement ce que sait de nous un site Web sont toujours d’actualité. Pourtant, les sociétés prises en faute sur ces points s’exposent désormais à une amende massue, dont le montant peut être égal à 4 % de leur chiffre d’affaires mondial.
En France, où contrairement à d’autres pays européens ces droits et devoirs n’étaient pas tous nouveaux, le régulateur a d’ailleurs commencé par frapper fort. Une fois. Record et symboliques, les 50 millions d’euros d’amende infligés par la CNIL à Google en janvier 2019 ont tout de suite été contestés devant le Conseil d’Etat. Le groupe californien joue sur la complexité du droit européen et son choix de l’Irlande comme point de contact avec les CNIL européennes pour estimer que le régulateur français ne peut pas le condamner.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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