La quantité de données produites par l’humanité s’élevait, en 2018, à quelque 33.000 milliards de milliards d’octets (ou 33 zettaoctets). Autant, paraît-il, que le nombre estimé de grains de sable sur la Terre. D’après un passionnant rapport de l’Académie des technologies publié le 15 octobre sur le thème « Archiver les mégadonnées au-delà de 2040 : la piste de l’ADN » , le volume de cette « sphère globale des données » (SGD) double tous les deux ans. Soit une multiplication par mille tous les vingt ans. Jamais l’expression de « société de l’information », héritée des travaux pionniers d’Alan Turing (père, en 1936, de la machine éponyme, qui s’est concrétisée en 1945 comme le premier ordinateur de l’histoire) et de Claude Shannon (fondateur, en 1948, de la théorie de l’information), n’a pesé aussi lourd !

Ces mégadonnées sont aujourd’hui stockées et archivées dans des centres dédiés, au moyen de force bandes magnétiques, disques durs et mémoires flash. Mais, préviennent les académiciens des technologies dans leur rapport, au rythme avec lequel enfle la SGD, le stockage-archivage dans des centres de données ne sera pas soutenable au-delà de 2040 (lire ci-dessous). Autrement dit, nous avons une petite vingtaine d’années devant nous pour changer de système si nous ne voulons pas voir notre « société de l’information » aller dans le mur.

Or, la solution existe et elle est même connue depuis assez longtemps : utiliser notre ADN comme support d’information, en lieu et place des supports magnétiques ou électroniques. Le principe de base est simple : il s’agit de passer du code numérique binaire (0-1) au code quaternaire propre à la molécule d’ADN, laquelle n’est rien d’autre qu’une longue chaîne de quatre caractères correspondant à ses quatre bases nucléiques : A (adénine), G (guanine), T (thymine) et C (cytosine). Il a toutefois fallu attendre l’arrivée, dans les années 1980, des premières machines à lire (séquenceurs) et à écrire (synthétiseurs) l’ADN, pour que ce rêve du stockage moléculaire devienne une réalité

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