Le Lycée Pasteur, à Neuilly, n’a pas été que le vivier d’une bande de comiques ayant fait les beaux jours du cinéma français. Le terrain de jeux du faux château Louis XII de la banlieue huppée de Paris a aussi été arpenté par l’un des rares champions français du numérique. Vingt ans après que Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Christian Clavier ont découvert le septième art au ciné-club, Philippe Corrot, le fondateur de Mirakl, la nouvelle licorne française qui permet aux e-commerçants de créer leur propre place de marché en y associant d’autres vendeurs, scellait son amitié avec Michael Ziegler le long du boulevard d’Inkermann. « Il était prudent, presque sauvage », témoigne le second.

Philippe Corrot franchit la première marche de sa carrière d’entrepreneur en série dans les escaliers qui mènent à la cave du père de son ami. Il y crée Keyrus, pionnière des agences Web. L’histoire rapprochait ces familles d’Ashkénazes qui avaient fui les persécutions d’Europe de l’Est. Les Korowsky sont devenus Corrot aux abords des étangs du bois de Boulogne. Le collégien un peu sauvage cachait un tempérament. « Une fois passée la méfiance du premier abord, il se révèle », décrypte Alexandre Viros, le patron d’Adecco que Philippe Corrot rencontrera plus tard, à la Fnac. « Affirmé, très curieux et passionné », complète Michael Ziegler.

L’informatique dès l’âge de 4 ans
Le lycée sera pourtant sa seule école. Malgré une mention au bac, un mois de droit résume ses études supérieures. « Mon parcours scolaire a été chaotique. Mes parents ne s’occupaient pas de moi », se justifie l’intéressé. Le campus de Nanterre forgera quand même son destin. À côté de la faculté d’Etat, éternel foyer de la contestation, pousse « la fac Pasqua », privée, neuve, bourrée de PC, de Mac et reliée à Internet. « Je passais mes journées dans les salles informatiques, se souvient Philippe Corrot, alors que je m’étais inscrit en commerce et gestion, parce que c’était moins cher. »

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