Les grands noms français de la gestion de fortune font leur chasse en Suisse. Rothschild & Co s’empare du « jeune » établissement genevois Banque Pâris Bertrand, quelques semaines seulement après la mainmise d’Oddo BHF sur la plus ancienne banque de Suisse romande Landolt & Cie.
La banque d’affaires familiale l’a emporté face à deux autres candidats à l’issue d’un processus de vente engagé à l’été par les deux fondateurs de cette banque, née en 2009 sur les cendres de la crise financière.
En onze ans, dans un marché de la gestion de fortune ultra compétitif et saturé, deux anciens d’UBS, le Français Pierre Pâris et le belge Olivier Bertrand, ont propulsé l’établissement genevois à 6,5 milliards de francs suisse d’actifs, portés par 630 grandes fortunes. Près de 90% de ses actifs proviennent de clients disposant de plus de 5 millions de francs suisses. Des clients pour l’essentiel helvétiques, alors que leurs concurrents traditionnels se sont trouvés aux prises avec la mise en cause du secret bancaire suisse pour leurs clients étrangers.
Genève, terrain historique du cousin Edmond de Rothschild
« Cette acquisition s’inscrit pleinement dans notre stratégie paneuropéenne de banque privée, s’est félicité François Pérol, co-président du comité exécutif du groupe Rothschild & Co. C’est un établissement à la belle réputation sur la place genevoise, dont nous connaissions les fondateurs de longue date. Nous allons maintenant lui faire franchir une nouvelle étape en lui donnant des moyens plus importants de développement ».Présent surtout à Zurich, la banque française va prendre pied à Genève, le terrain historique de son cousin Edmond de Rothschild, ainsi qu’au Luxembourg, en plus de ses différents marchés européens existants comme l’Allemagne, l’Italie, la Belgique ou Monaco.
Réalisée trois ans seulement après le rachat de la banque Martin Maurel en France , l’acquisition de Banque Pâris Bertrand, qui passera totalement sous l’emblème des cinq flèches de la famille européenne, va faire franchir à Rothschild & Co les 20 milliards de Francs suisses d’actifs sous gestion sur le marché helvétique, et les 75 milliards d’euros sur l’ensemble du groupe. Le prix n’est pas dévoilé, la banque précisant seulement un coût de l’ordre peu élevé de 1 % de son ratio de fonds propres durs.
La consolidation n’est pas finie
« Notre objectif est d’atteindre 100 milliards d’euros d’actifs d’ici trois à cinq ans », a précisé François Pérol, évoquant par ailleurs des projets de croissance organique comme la création en cours d’une activité de banque privée en Espagne. Le métier de banque privée profite d’une croissance solide au sein du groupe. Au premier semestre la banque a enregistré une hausse de 5 % de ses revenus à 252 millions d’euros, un niveau record, a-t-elle indiqué.Après Landolt & Cie, la banque Pâris Bertrand, mais aussi Reyl repris par Intesa, Private Client Partners par la banque Bonhôte, la consolidation du marché suisse va se poursuivre, estime un banquier d’affaires. Sans compter les ventes contraintes de certaines banques, comme l’établissement sous capitaux émiratis Falcon Private bank, pris comme Goldman Sachs dans le scandale malaisien du fonds souverain 1MDB. Au printemps, ce dernier s’est vu contraint de céder des clients à One Swiss Bank avant une fermeture programmée en 2021.
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