« Peu de secteurs occupent dans le paysage de la transition énergétique une place aussi singulière que l’aviation. Industrie de pointe à l’impact climatique négligeable pour ses défenseurs, lubie des ultra-riches rompus à l’exercice de minimiser leurs émissions pour ses détracteurs, elle génère des avis clivants et des oppositions parfois stériles. »

Ce sont par ces mots emprunts de sagesse que s’ouvre le rapport « Pouvoir voler en 2050, quelle aviation dans un monde contraint ? » rendu par Supaero Decarbo, un collectif engagé d’anciens élèves de l’ISAE-SUPAERO préoccupé par le changement climatique, et Shift Project, un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone.

Avant 2050, un budget épuisé
Selon ce rapport très argumenté, la croissance modélisée du trafic aérien d’ici à 2050 n’est pas compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Et ce, même si les avions « décarbonés » entraient en service dans les temps.

En effet, selon le rapport, « les émissions de CO2 ont augmenté de 42% entre 2005 et 2019 du seul fait de la croissance du trafic » – mais ont chuté en 2020. « Ramenés au nombre de voyageurs uniques », ces niveaux « prennent une tout autre dimension » : en 2018, 1% de la population mondiale était responsable de 50% des émissions du secteur. Même dans un scénario optimiste, avec un avion à hydrogène dès 2035, et l’utilisation de carburants alternatifs, tout le « budget carbone » de l’aérien serait épuisé quand même avant 2050. Ce sont d’ailleurs ces problématiques qu’abordera le forum mondial A World For Travel.

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