Le principe est a priori aussi simple qu’intrusif : à partir de l’analyse des eaux provenant du tirage de chasse d’eau des toilettes de chambre d’hôtel, la chambre pourra se trouver irrémédiablement fermée si les résultats s’avèrent positifs au Covid-19. Le client s’en trouvant reclus dans sa chambre close pour une durée de sept à dix jours – sur ce point, les négociations sont toujours en cours entre représentants de l’hôtellerie et gouvernement. Le dispositif sera déployé dès la première semaine de mai, qui correspond à la dernière semaine de vacances de Pâques de la Zone B (Aix-Marseille, Nantes et Strasbourg, notamment).
“L’expression ‘remuer la m…’ prend tout son sens”, a réagi une CFDT Hôtellerie particulièrement remontée. Par-delà sa trivialité, la déclaration a au moins le mérite de mettre les pieds, éventuellement gauches, dans le plat. Alors que les Etats en sont à se poser des questions éthiques concernant le passeport sanitaire, que penser de ce dispositif qui consiste à fouiller les tréfonds de notre intimité ?
“Accor est totalement dans son rôle”
Cette question de l’éthique, Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor et en pointe de la négociation avec le gouvernement sur ce sujet épineux, la balaie d’un revers de main : “Nous sommes totalement dans notre rôle ! Je parle ici au nom d’Accor mais l’ensemble de la profession est sur la même ligne que nous : nous sommes des entreprises citoyennes et c’est pour cette raison que nous apportons notre contribution au contrôle de la circulation du virus. Des entreprises actrices majeures du tourisme aussi, et, ce faisant, nous participons au redécollage de notre industrie si durement touchée. Et des entreprises soucieuses de RSE, enfin, pour que nos équipes ne soient pas au contact d’individus à risque”.En effet, durant ce temps de confinement imposé – qui restera à la charge du client infecté – les staff se verront interdits de pénétrer dans les chambres concernées. Les plateaux repas, notamment, seront déposés à l’extérieur de la chambre, devant la porte. Pour autant, même dans ces conditions particulières, les hôteliers entendent continuer à faire rimer “sécurité” et “hospitalité”, et respecter les prestations achetées à la base par les clients. A titre d’exemple, concernant ces plateaux repas, Accor explique : “Dans les MGallery et plus, ce sera du plateau proche d’une First Class Lufthansa; dans les milieux de gamme, disons du Air France. Pour les Ibis, ce n’est pas finalisé, mais nous sommes en discussion avec les fournisseurs catering de la SNCF”.
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