Prototypage rapide et fabrication de séries très limitées

Chez L’Oréal, l’impression 3D également appelée fabrication additive, sert au prototypage rapide et à la fabrication de séries limitées, dans le cadre de produits de luxe. L’Oréal a ressenti très vite l’intérêt d’adopter l’impression 3D afin de gagner du temps grâce à l’internalisation du prototypage.  Désormais, l’entreprise réalise 10 000 prototypes par an grâce à l’impression 3D dans ses 9 laboratoires 3D dans le monde au lieu de passer par des prestataires extérieurs.
« Dans la recherche d’agilité, nous avons décidé d’internaliser la fabrication de nos maquettes pour tester l’ergonomie au fur et à mesure de la création ou avant de lancer la fabrication d’un moule d’injection » explique Anne Debauge. « Cela permet de maquetter dans la journée ou dans les 24 heures » ajoute-t-elle.

L’impression 3D sert à prototyper de manière plus réaliste que la méthode traditionnelle

De plus la technologie employée, le dépôt de fil avec une matière fournie par la société Ultimaker, permet à L’Oréal d’atteindre un niveau de réalisme supérieur à la technique de prototypage en stéréolithographie. « La matière permet d’avoir de la souplesse, de la transparence et de remplir un flacon pour des essais avec des consommateurs. La fabrication traditionnelle en stéréolithographie ne permettait pas un contact avec les formules [NDLR : des produits cosmétiques] » pointe-t-elle.

« On peut gagner de 1 jour jusqu’à 1 mois dans cette phase de prototypage rapide. On peut faire des erreurs plus rapidement avant de réaliser un moule d’injection » se félicite-t-elle. Une fois les maquettes réalisées, elles sont testées auprès des consommateurs et des usines de manipulation des pièces avant de passer à la fabrication du moule d’injection. Autre cas d’usage réussi, la fabrication de séries limitées personnalisées à destination des clientes. L’Oréal a ainsi réalisé une série limitée de 50 flacons avec Lancôme et une série de 12 flacons pour Viktor & Rolf. « Ces deux premières séries limitées étaient fondamentales pour nous même si on n’est pas dans une dimension industrielle » relate la responsable. « Cela nous a permis de détecter les meilleurs partenaires en termes de fabrication et aussi de structurer l’organisation en interne » dit-elle.

Impression 3D métal pour 50 exemplaires avec Lancôme

Pour Lancôme, un flacon a été produit en 50 exemplaires avec des fleurs de Jasmin en impression 3D métal.  « Nous avons choisi le frittage métal. C’est une poudre de métal que l’on fait fondre avec un laser, couche par couche. Il faut nettoyer la pièce et lui donner un aspect fini, esthétique. On appelle cela plutôt de l’artisanat augmenté que de l’industrialisation »  décrit Anne Debauge. « On apprend en marchant. L’impression métal donne une finition qui n’est pas forcément alignée sur les codes du luxe. Il y a donc des opérations de finition assez longues, lourdes et très manuelles aujourd’hui » prévient-elle.

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