Paris et sa banlieue accélèrent leur chasse aux véhicules polluants. Au 1er juin, les véhicules classés Crit’Air 4 (diesel avant le 31 décembre 2005) seront à leur tour bannis de la « Zone à faibles émissions » (ZFE), ce territoire de 79 communes à l’intérieur de l’anneau de l’A86. Les véhicules les plus polluants, classés Crit’Air 5, sont proscrits depuis 2019. Cette nouvelle étape élargit l’interdiction à 209.000 véhicules et 27.500 utilitaires. En 2024, la ZFE doit théoriquement en avoir terminé avec le diesel.

Portée par la Métropole du Grand Paris (MGP), dont le président, Patrick Ollier, clame « la nécessité d’agir contre les 6.600 morts annuels générés par la pollution », la mesure vise à promouvoir les transports publics et la conversion aux véhicules électriques et hybrides. Etat et Métropole se donnent le temps de la pédagogie : la vidéoverbalisation et les amendes n’entreront en application que fin 2021. Dans l’intervalle, des centaines de panneaux seront installés et les maires sont priés de s’investir. Trois refusent la ZFE, dont Créteil et Bobigny.

18 % des véhicules impactés en Seine-Saint-Denis
Car la conversion de la flotte automobile n’a rien d’une formalité. Le durcissement des règles du contrôle technique en 2019 a fait chuter le nombre de véhicules polluants. Mais, rappelait récemment une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), 11 % des véhicules de la ZFE sont classés Crit’Air 4 ou 5. Avec de fortes disparités territoriales. « Le département de Seine-Saint-Denis est le plus impacté avec 18 % du parc de véhicules particuliers », note l’Apur, soulignant que « l’accompagnement des populations modestes constitue l’un des facteurs de réussite ». Ces communes sont à la fois celles où les véhicules polluants sont plus nombreux, les budgets les plus serrés, et les trajets domicile-travail les moins aisés en transports. Au Kremlin-Bicêtre, un administré sur deux devra changer d’auto en 2022 avec un revenu moyen de 1.850 euros, se désole le maire, Jean-Luc Laurent.

Les aides, pourtant, paraissent foisonner, entre la prime à la conversion, le bonus écologique, et la surprime ZFE… Un guichet unique Etat-MGP a même vu le jour. « Les subventions cumulées peuvent atteindre 19.000 euros pour un véhicule neuf, et 12.000 euros pour une occasion, ce qui ramène le reste à charge à environ 1.500 euros pour une occasion. Nous avons fait un effort considérable » assure Patrick Ollier. P

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