Les dirigeants de Costco avaient annoncé 12 magasins en dix ans. A la fin de l’année, ils n’en auront inauguré que deux en quatre ans. Le géant américain de la distribution qui fonctionne par adhésion (au prix de 36 euros par an la carte de membre) ouvrira mi-novembre à Pontault-Combault, en Seine-et-Marne. « Les travaux avancent bien », déclare aux « Echos » le président de la filiale française, Gary Swindells.

Le point de vente s’installe dans les locaux d’un ancien hypermarché Leclerc, en passe d’être agrandi, signale le magazine « LSA » qui a révélé l’ouverture. Il augmente de 8.000 à 10.500 mètres carrés. « Notre norme, c’est un bâtiment de 13.500 mètres carrés [y compris les surfaces de stockages, NDLR] ou un terrain de 35.000 mètres carrés sur lequel nous le construisons », explique le Québécois, qui a débarqué en France en 2017 lors du lancement d’une première unité à Villebon-sur-Yvette, au sud de la capitale.

Reprise de friches
La précision fait office d’appel au marché. Costco recherche des sites. Gary Swindells n’a pas rabattu ses ambitions. « Nous savions que la réglementation était complexe en matière d’urbanisme commercial. Elle s’est encore resserrée. Les maires, comme le gouvernement qui a inscrit ce principe dans la loi Climat, ne veulent plus de création de surfaces commerciales. Ils souhaitent la reprise de friches », détaille-t-il.

Entrepôts, grandes surfaces non alimentaires : les possibilités ne manquent pas. Peu d’hypermarchés sont en vente en revanche, même si Casino a cédé certains Géant. Costco ne les privilégient pas. « Costco est un magasin de destination, comme Ikea. Nous avons plus besoin d’accessibilité que de proximité », affirme Gary Swindells.

Le dirigeant a plusieurs projets « dans les tuyaux » dont un « couple » qui est avancé. « Avec la crise de la distribution, il y a plus d’opportunités. Elles se concrétisent parfois plus tardivement que prévu, et d’autre fois plus rapidement. Mais nous n’avons pas changé nos objectifs de 12 à 15 magasins en France », affirme-t-il. L’enseigne pourrait arriver dans une métropole de région avant que l’Ile-de-France ne soit couverte par quatre ou six Costco comme le plan de développement le prévoit.

Des réductions de 5 % à 35 %
Le test de Villebon-sur-Yvette est couronné de succès. Le magasin a permis le recrutement de 160.000 membres et réalise 140 millions d’euros de chiffres d’affaires, selon Gary Swindells, avec une dominante alimentaire qui s’équilibre progressivement par rapport aux autres rayons. Costco propose 3.500 références là où un hypermarché en offre 15.000. La formule repose sur l’achat à bon prix, avec des réductions de 5 % à 35 %, de lots importants. La clientèle type est une famille avec deux enfants qui cherche des affaires sur des gros paquets. L’enseigne suit la logique commerciale de l’arrivage, du coup, pour la viande, l’épicerie mais aussi les téléphones.

L’offre intéresse les particuliers mais également 15 % à 25 % de professionnels. Les grandes marques sont représentées, même si toutes n’ont pas accepté de livrer et Costco ne dédaigne pas les PME locales.

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