Depuis le début de la pandémie en mars 2020, ils enregistrent une longue phase de hausse ponctuée de trous d’air ponctuels. Auparavant, ils connaissaient des envolées de durée limitée, de 3 mois (2017) à 5 mois (2019). Ils sont devenus un des segments les plus dynamiques et spéculatifs du marché mondial des cryptos. Leur engouement profite à l’ether (3.934 dollars ou 3.315 euros) et de manière croissante à une autre crypto, Solana (148 dollars ou 125 euros). Son cours a été multiplié par près de 4 en quatre semaines. Elle a grimpé au 7e rang mondial des cryptos et pèse 42 milliards de dollars.

Les NFT sont en particulier très populaires auprès de ceux qui ont fait fortune dans les cryptos. Ils y réinvestissent une partie de leur argent. Sur Twitter, Mike Novogratz, le patron d’un grand hedge fund sur les cryptos, a publié une photo d’un « vrai » tableau avec ce commentaire en forme d’excuse auprès de ses abonnés : « Ce n’est pas une NFT mais j’aime Garry Simmons (NDLR : un artiste américain ) ».

Envolée spéculative
En six mois, les cours des NFT, toutes catégories confondues (art, jeux, sport…), ont quasiment été multipliés par 5, alors que celui de bitcoin a stagné et celui de l’ether a été multiplié par plus de 2. Face aux NFT, les cryptos traditionnelles prennent un coup de vieux . Elles paraissent presque trop ennuyeuses et trop sages à certains spéculateurs en quête de profits rapides et d’adrénaline.

Depuis leur création, les ventes de CryptoPunks (10.000 personnages numériques) ont dépassé le milliard de dollars (1,2 milliard) devant les fichiers vidéo des meilleurs paniers de basket de la NBA et les oeuvres d’art numériques d’Art Blocks créées par des algorithmes qui totalisent pour chacune de ces 2 catégories 700 millions de dollars, selon CryptoSlam.

Hollywood
Les CryptoPunks, des personnages numériques (homme, femme, zombie, singe, extraterrestre), plus ou moins rares et déclinés selon leurs attributs (couleur de cheveux, barbe, coiffure, lunettes…), sont un segment historique important du marché des NFT.

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Ils figurent en tête des volumes et ont représenté 6 des 15 NFT les plus chères de l’histoire avec des prix de vente de 4 à 12 millions de dollars. Les CryptoPunks vont même faire leur entrée à Hollywood grâce à la Universal Talent Agency qui s’occupe désormais de leurs intérêts (film, télé, licences, droits à l’image…).

6 % à 44 % par mois
Entre juin 2017 et mai 2021, les CryptoPunks ont rapporté entre 6 et 44 % chaque mois et 17 % en moyenne, selon une étude (1). Leur rendement a été multiplié par 7,5 depuis la crise du COVID qui a marqué une phase d’engouement spéculatif mondial pour ces actifs.

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En règle générale, le cours des NFT progresse quand les places boursières montent, un signe de l’appétit pour le risque des investisseurs et spéculateurs. Il évolue en sens inverse de celui de l’or, une valeur refuge. L’investissement dans les NFT est très rentable mais aussi très spéculatif et risqué. Leur volatilité est 13 fois supérieure à celle d’une action.

Effet rareté
Le prix des différents personnages dépend de leur rareté. Les plus rares sont les zombies, singes et extraterrestres. Le CryptoPunk n°7804, vendu pour 7,5 millions de dollars représentait un extraterrestre avec une casquette qui fume une pipe. Les figurines qui ont certaines caractéristiques (bandana, cheveux crépus et filandreux…) trouvent plus difficilement preneur et leur prix s’en ressent (décote). Les casquettes de pilote, bonnets font à l’inverse bondir leur cours.

Près de la moitié des acheteurs revendent leurs CryptoPunks dans les 6 mois et 40 % les gardent plus d’un an. 15 % sont des investisseurs-collectionneurs de très long terme (détention d’au moins 3 ans et demi). Certains n’envisagent pas vendre leurs figurines, qui sont pour eux comme des tableaux de grands maîtres . Justin Sun, un entrepreneur des cryptos, fondateur du réseau TRON, a comparé son achat d’un des « Ethers Rock » pour 500.000 dollars à un achat de Picasso.

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