C’est un réflexe désormais bien ancré dans l’esprit de la plupart des consommateurs : consulter le Nutri-score des aliments qu’ils glissent dans leurs caddies pendant leurs courses. Le pari était pourtant loin d’être gagné pour ce système d’étiquetage professionnel, créé à l’initiative du gouvernement français en 2016 dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé.
Aujourd’hui dupliqué dans plusieurs pays européens et recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, l’indice, né dans la douleur, continue d’être régulièrement critiqué par nombre de lobbyistes de l’agro-alimentaire. Pourtant, son efficacité est aujourd’hui largement démontrée : si nous sommes encore nombreux à fermer les yeux devant les couleurs très (très) chaudes s’affichant sur un paquet de granola, 94 % des Français se déclarent favorables à la présence du Nutri-score sur l’emballage des produits et 54 % déclarent avoir changé au moins une de leurs habitudes d’achat grâce à celui-ci.
Face à un tel succès, le législateur souhaite désormais dupliquer le concept dans le champ de nos pratiques numériques, avec la mise en place d’un « cyber-score ». À l’origine de cette proposition de loi, qui permettrait aux usagers de connaître le degré de sécurité informatique d’une plateforme en ligne, on trouve le sénateur du Val-de-Marne Laurent Lafont (Union centriste). Interrogé par Sud-Ouest sur sa démarche, il explique avoir imaginé le cyber-score comme un outil qui « permettrait rapidement à quelqu’un, pas spécialiste des questions de sécurité informatique, de comprendre s’il est plus ou moins risqué d’utiliser tel outil ou tel autre. » D’après le sénateur, la loi ciblera essentiellement les opérateurs de plateformes en ligne proposant « un service de communication au public en ligne », soit les applications de visioconférence, les messageries ou encore les moteurs de recherche. Sont donc concernés en priorité Google, Zoom ou encore… Facebook.
Le cyber-score devrait reposer sur le même système de coloration que son illustre modèle, mais on ignore encore quels seront les critères précis permettant de construire l’indice. Si le cyber-score doit entrer en vigueur en 2023, le texte de loi organisant ce nouveau système d’étiquetage est encore en cours d’élaboration au Parlement. Pour mieux cerner les enjeux entourant sa mise en place, nous sommes allés à la rencontre de Thomas Kerjean, CEO de Mailinblack, une start-up proposant une solution anti-spam et anti-virus qui protège entreprises et collectivités locales contre les cyberattaques.
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