InVivo, leader de la jardinerie
Déjà présent via Gamm Vert et Delbart, InVivo a aussi mis les bouchées doubles dans la jardinerie avec le rachat de Jardiland en 2017 . L’ensemble réalise un chiffre d’affaires de 1,4 milliards d’euros (exercice sur quinze mois clos au 30 septembre 2020) et s’avère de loin le premier acteur français, loin devant Truffaut. En 2014, le groupe s’essaye à la distribution alimentaire avec la création de Frais d’ici, des magasins proposant une offre à 80% régionale. À l’époque, InVivo visait 150 à 200 magasins d’ici à 2025; aujourd’hui, le groupe en possède neuf et entend adosser les prochains aux jardineries.En 2017, InVivo crée aussi la marque « So France » avec l’idée de copier Eataly, puis rachète l’enseigne Bio&Co fin 2018. La même année, le groupe s’associe à Swiss Re et se lance dans l’assurance récolte avec Bioline Insurance, rebaptisée Atekka en septembre.
À la fois visionnaire et bon communicant, Thierry Blandinières a une idée par jour. Les projets foisonnent, mais l’intendance ne suit pas toujours. Lancé en 2017 et censé faire émerger de nouveaux business models numériques, le pôle Food & Tech a fermé en 2020. Et Cordier By InVivo cible désormais 500 millions de revenus en 2025 contre 1 milliard initialement.
InVivo en chiffres
9,84 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
13.000 salariés.
12 silos portuaires.
90 sites industriels dans le monde, dont 63 en France.
188 coopératives adhérentes à l’Union InVivo.Soufflet apporte une taille critique dans le négoce, des opportunités en malterie mais impose aussi l’apprentissage de métiers très difficiles comme la meunerie et la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie industrielle (BVP). Au bord du dépôt de bilan et racheté en 2014 par Soufflet, Neuhauser a encore perdu une trentaine de millions d’euros sur l’exercice 2019-2020 selon nos informations. Soufflet est un poids-lourd dans la meunerie. « Nous sommes le deuxième acteur du marché français, avec près de 20% des capacités d’écrasement », explique Olivier Clyti, directeur des opérations groupe chez Soufflet. Mais le marché intérieur est mature et les exportations n’ont cessé de se réduire depuis trente ans.
À la suite du rachat, InVivo travaille avec McKinsey sur un plan d’action global, qui sera lancé le 1er juillet prochain, après six mois d’échanges et d’analyses. Une première décision a été prise en décembre avec la cession de Soufflet Alimentaire (riz et légumes secs de marque Vivien Paille) à April. Une vente que Michel et Jean-Michel Soufflet apprendront lors du déjeuner post-closing. Un nouveau patron pour la filière blé (meunerie, BVP et ingrédients) a été nommé dès octobre. « Il a pour mission de regarder comment ajuster la voilure sur les métiers en difficulté, repositionner l’activité et booster le pôle ingrédients », explique Thierry Blandinières.
Le site InVivo à Metz, en bord de Moselle, peut accueillir 280.000 tonnes de grains qu’il expédie par péniches vers les pays limitrophes.©Sadak Souici pour Les Echos Week-End
Soufflet ne sera pas qu’un défi en termes d’exécution mais aussi de gouvernance. Parfois perçue comme un « organisme parisien », la « coop de coop » devra veiller à rester compréhensible pour les coopératives adhérentes et leurs agriculteurs sociétaires. InVivo est-elle encore une coopérative ? Depuis plus de dix ans, la question est régulièrement posée aux dirigeants. Elle va prendre de l’ampleur avec Soufflet.
La mission de base d’une coopérative, c’est de valoriser la production des adhérents. Pour cela, elle peut faire appel à des capitaux extérieurs pour construire des outils industriels et s’assurer des débouchées. Comme par exemple des malteries pour l’orge. Mais c’est un équilibre délicat. « Il y a toujours une crainte que l’outil coopératif soit détourné pour rémunérer les actionnaires des filiales, au détriment des associés coopérateurs », signale Alessandra Kirsch, directrice des études du think-tank Agriculture Stratégies. Conserver la confiance sera indispensable pour qu’InVivo puisse jouer son rôle de moteur de la transition agricole, alors que les dernières générations d’agriculteurs participent de moins en moins aux AG. Bon communicant, Thierry Blandinières va devoir exercer ses talents auprès de la profession.
Les métiers du groupe :
Logistique et stockage de céréales.
Négoce international de grains : Soufflet Négoce et inVivo Trading.
Jardinerie et animalerie : Jardiland, Gamm Vert, Delbart.
Distribution alimentaire : Frais d’ici, Bio & Co.
Vin : Cordier by InVivo.
Achats en commun d’agrofournitures.
Production de malt : Malteries Soufflet.
Meunerie : Moulins Soufflet (Baguepi, Parisette)
Fabrication d’ingrédients (levains, améliorants, correcteurs).
Boulangerie-viennoiserie-pâtisserie industrielle : Neuhauser.
Produits de protection de la vigne.
Restauration rapide : Pomme de pain.La malterie, une excellence française
Installée en bord de Seine, la malterie Soufflet de Nogent est une des plus grosses du monde, avec une capacité de production de 260.000 tonnes par an. « L’usine livre du malt Pilsen pour les bières blondes sur tous les continents », explique Jérémy Calvet, le directeur du site. La production de malt fait partie des points forts de l’Hexagone. Trois acteurs français figurent parmi les quatre premiers acteurs mondiaux, derrière le brasseur AB InBev. Chacun assure de l’ordre de 10% de la production totale. En s’offrant Soufflet, InVivo entre en concurrence avec deux de ses adhérents puisque les deux autres grands malteurs indépendants, MaltEurop et Boortmalt, sont des filiales des coopératives Axéréal et Vivescia, membres d’InVivo. Mais comme chacune n’a qu’une voix sur un total de 188 adhérents et que la gouvernance exclut le vote d’un adhérent en cas de conflit d’intérêt, les autorités de la concurrence ont validé la transaction.
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