En ces temps de Salon de l’agriculture placé sous le signe de « la ferme digitale », permettez que nous regardions ailleurs. Car malgré les enjeux de relocalisation, il faut bien admettre que les fermes urbaines ultramodernes ne produisent guère que de la hype, quelques laitues, et de nouveaux déchets électroniques, tout en consommant beaucoup d’électricité. Mais si, du coup on imaginait nourrir les villes du futur autrement que par le solutionnisme high-tech ? Camarades, tout ceci est possible ! La preuve avec l’Horta (ou huerta en castillan), la ceinture agricole qui entoure la ville de Valence, en Espagne. Un réseau de canaux dont l’origine remonte à la conquête arabe, au VIIIe siècle, et qui irrigue en continu de petites exploitations souvent familiales. Entretenu collectivement par ses utilisateurs, ce système extrêmement efficace garantit à tous un accès équitable à l’eau, même en période de sécheresse, et autorise des cultures à fort rendement dans une région semi-aride. Parmi ses aspects les plus originaux, on peut citer son tribunal coutumier, où siègent uniquement des maraîchers, et qui est chargé de régler les conflits autour des questions d’irrigation. L’Horta, c’est donc un modèle d’auto-organisation face à la raréfaction d’une ressource vitale, problème que nous serons tous amenés à rencontrer bientôt.
De même que l’architecture vernaculaire des pays arides peut être modernisée pour offrir une alternative au tout vitré + clim’, on peut imaginer des systèmes agricoles urbains low-tech et très économes en eau, à petite échelle mais distribués et omniprésents. Certes, c’est moins futuriste que des serres hydroponiques connectées ou des fermes verticales géantes, mais le futur s’annonce plus propice aux bricolages solarpunk et aux actions collectives qu’aux miracles technologiques.
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