La guerre en Ukraine a rappelé à l’Allemagne le risque posé par la dépendance économique vis-à-vis d’Etats non démocratiques. L’exposition à la Chine pourrait devenir son talon d’Achille.
« Nous vivons un changement d’époque. Cela signifie que le monde d’après n’est plus le même que le monde d’avant. Au fond, il s’agit de savoir si la force peut transgresser le droit. » Le discours d’Olaf Scholz, lors de la session historique au Bundestag, le 27 février 2022, marque une révolution dans l’approche qu’a l’Allemagne de sa politique extérieure. Contraint par l’intervention russe en Ukraine, le chancelier social-démocrate a opéré un renversement des principes qui guidaient l’Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale : le pays a compris qu’il ne pouvait plus compter sur le droit et l’interdépendance économique entre Etats pour garantir la paix et la stabilité.
C’est aussi une rupture pour le moteur de la quatrième économie du monde. Longtemps, la doctrine du « Wandel durch Handel » (le changement par le commerce) avait tenté de réconcilier ces deux approches : le pays était convaincu qu’en entretenant des relations commerciales étroites avec les pays non démocratiques ces derniers finiraient par prendre le chemin de la libéralisation et de la démocratie. Cette posture était d’autant plus confortable que l’Allemagne a largement profité économiquement du « dividende de la paix », une relative stabilité géopolitique, ces vingt dernières années.
L’offensive de la Russie, principal fournisseur de gaz du pays, au mépris du droit international, a fait sortir la quatrième économie du monde d’une naïveté géopolitique devenue intenable.
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