En quelques années la donne a changé. « Aujourd’hui, le coût de la tonne de carbone dépasse les 80 euros, contre moins de 20 euros avant 2018. Dès lors, les projets de CSC peuvent devenir rentables », analyse Alix Bouxin, ingénieure et chargée de mission « décarbonation de l’industrie » à l’Ademe. Deux projets seulement sont opérationnels en Europe et une trentaine dans le monde, permettant d’éviter l’émission de 40 millions de tonnes de CO2. Cela reste toutefois une misère comparé aux quelque 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émises l’an dernier.
Plusieurs projets offshore sont ainsi lancés dans le nord de l’Europe par des industriels, dont TotalEnergies , avec l’objectif de mutualiser les coûts pour bâtir des infrastructures communes. L’industriel a déjà mené un premier projet expérimental sur son ancien site gazier de Lacq, près de Pau. Le CO2 était capté sur une chaudière puis transporté dans une canalisation de 40 kilomètres pour être réinjecté dans un ancien gisement de gaz. « Nous avions confirmé la faisabilité industrielle de la chaîne mais l’acceptation sociétale n’était pas évidente. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous sommes orientés vers les projets offshore », précise Bruno Seilhan, directeur CSC chez TotalEnergies.
Ancien puits de pétrole
Avec le projet Northern Lights, en Norvège, on voit les choses en beaucoup plus grand. Le projet consiste à capter le CO2 auprès d’une cimenterie et d’un incinérateur pour les transporter par bateau, puis par pipeline, pour le réinjecter dans la mer du Nord par 2.600 mètres de fond dans un puits aquifère. « Une partie du CO2 se dissout dans ce milieu imprégné de saumure et le reste est piégé dans la roche », précise Bruno Seilhan. Le projet de 700 millions de dollars et son pipeline de 5 millions de tonnes de capacité annuelle devraient être opérationnels en 2024.TotalEnergies participe à un autre projet, Aramis, qui vise à stocker le CO2 dans un ancien puits de pétrole au large des Pays-Bas. Le démarrage est prévu pour 2027 avec une capacité de 8 millions de tonnes par an.
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