Bienvenu sur l’anti-Instagram. Présenté comme tel par ses cofondateurs, les français Alexis Barreyat et Kévin Perreau, le réseau social BeReal a vécu l’été qui pourrait tout changer pour la société créée à Paris il y a deux ans. Fin juillet, l’application de la start-up était en tête des téléchargements sur l’App Store d’Apple aux Etats-Unis et bien placé sur le Play Store de Google.

D’après le cabinet Sensor Tower, spécialisé dans les statistiques du monde des applications mobiles, BeReal a déjà été téléchargé plus de 20 millions de fois depuis sa création. A titre de comparaison, c’est bien sûr encore loin des milliards de téléchargements d’un Instagram. Mais, à supposer que chaque téléchargement ait abouti à la création d’un compte, BeReal se rapproche des 65 millions de membres du réseau social professionnel – aujourd’hui démodé – Viadeo, la meilleure performance à ce jour d’un réseau social français.

Deux photos en deux minutes, sans filtre
Cultivant sa discrétion, la start-up ne répond pas aux demandes d’interviews et a transmis aux « Echos » comme aux autres médias un simple document décrivant le fonctionnement de l’application. Chaque jour, à un moment aléatoire, les utilisateurs d’un même pays sont sollicités en même temps via une notification les invitant à prendre et publier deux photos dans les deux minutes. Sans quoi, ils n’accèdent pas aux images postées par leurs contacts.

La première image est censée montrer la vraie vie de l’utilisateur qui n’a pas le temps de se déplacer vers un endroit branché ou une vue de rêve. La seconde, captée en même temps avec la caméra frontale du téléphone, doit montrer le vrai visage de la personne, sans filtre, ni maquillage ou coiffure sophistiqué préparée pour l’occasion.

Une valorisation de 600 millions de dollars
Depuis le lancement de l’application aux Etats-Unis après la France, ce petit jeu a fait un carton chez les étudiants. BeReal était déjà parvenu à obtenir le soutien de fonds d’investissement prestigieux, notamment le réputé Andreessen Horowitz, lors d’une levée de fonds de 30 millions de dollars. L’entreprise en a obtenu 85 millions de plus en mai dernier en se rapprochant entre autres de Yuri Milner, l’un des premiers investisseurs de Facebook. BeReal revendique aujourd’hui une valorisation d’environ 600 millions de dollars.

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