Sam Bankman-Fried (dit « SBF »), le milliardaire en cryptos, hirsute et habillé d’un sweat-shirt, était devenu, et en peu de temps, l’un des visages les plus emblématiques et les plus appréciés de la cryptosphère. Médiatique, engagé en politique, prêt à donner sa fortune à des causes, arche de Noé pour les start-up en difficulté, il a lui aussi fini par être victime de l’univers impitoyable des cryptos.
Tout s’est passé en trois jours et en moins de 280 caractères sur Twitter. D’abord, la rumeur selon laquelle la trésorerie de FTX, sa plateforme d’échange de cryptos , est largement composée de ses propres jetons FTT ; faisant planer un risque d’insolvabilité en cas de repli. Ensuite, un tweet de son grand rival Changpeng Zhao, patron du leader Binance, qui annonce liquider tous ses FTT. Puis la panique, le « FUD » (fear, uncertainty and doubt ou peur, incertitude et doute), dans le jargon, qui provoque un effondrement du cours du FTT. Enfin, l’annonce d’un accord de vente de FTX à Binance , en somme, la défaite express de SBF, issue terrible d’une partie d’échecs de trois ans contre Changpeng Zhao.

« Je suis désolé de ne pas avoir fait mieux », a-t-il écrit plus tard dans une lettre aux investisseurs. Pour le patron de Ledger sur Twitter, « cela montre que personne n’est trop gros pour faire faillite ».

Pas de blessés
L’industrie des cryptos laisse rarement des blessés. Terra , la prometteuse crypto stable algorithmique, a été liquidée et son fondateur est recherché par Interpol. Le hedge fund Three Arrows Capital , malgré ses 10 milliards d’actifs sous gestion, a fait faillite à cause des cryptos et ses patrons ont disparu. Quant à Coinbase , la première star historique du trading de cryptos, elle a perdu 85 % en Bourse en un an.

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