D’ordinaire plutôt discret, Benoît Coquart s’est invité avec fracas dans le débat sur l’aménagement du territoire, rarement une préoccupation des grands groupes. Il a réussi là où élus et usagers, le long d’un axe desservant 32 départements et sept métropoles, avaient échoué à se faire entendre. Même si le groupe n’envisage pas vraiment de mettre sa menace à exécution, il assume « un coup de pression pour faire bouger les choses ».

Attractivité
L’avalanche de réactions, dans le courant du mois, éclaire l’ampleur du problème : une lettre du président de région Alain Rousset, inquiet du « très mauvais signal » pour les investissements en Nouvelle-Aquitaine, une manifestation en gare de Limoges, et une conférence de presse des sénateurs limousins au grand complet au Palais du Luxembourg.
Limoges, 200.000 habitants avec son agglomération, est « la seule grande ville française dont le temps de trajet pour Paris s’est rallongé », proteste Christian Redon-Sarrazy, sénateur PS de Haute-Vienne : « 2 h 54 il y a quarante ans, la ligne la plus rapide de France ; 3 h 20 aujourd’hui quand tout va bien. » Il fut un temps question de la LGV Poitiers-Limoges, enterré en 2018.« C’est l’avenir du territoire qui se joue », estime l’élu, préoccupé pour l’attractivité d’une ville universitaire de 17.000 étudiants.

« Train d’équilibre »
Il dénonce avec ses collègues « la négligence et le sous-investissement financier de l’Etat ». Début décembre, le déraillement d’un train de marchandises au niveau d’Issoudun a interrompu le trafic une semaine. Et les sénateurs d’agiter le spectre d’un « nouveau Brétigny-sur-Orge » sur une ligne qui a déjà connu un drame en 2013. En cause : les défaillances du matériel vieillissant, des travaux permanents et pourtant insuffisants, des embouteillages sur les créneaux d’arrivée et la météo hivernale.

Le POLT fait partie des « trains d’équilibre du territoire », objet d’une convention entre la SNCF et l’Etat. Les sénateurs demandent donc une entrevue avec le ministre des Transports « pour obtenir des engagements sur les délais de modernisation d’ici à 2025, avec la livraison de nouvelles rames ».

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr