Pour mesurer l’état de la demande sur le marché mondial de l’électronique, les analystes guettent chaque communication financière de Samsung Electronics, le leader incontesté du secteur depuis plus d’une dizaine d’années. Et vendredi, ils ont compris que la crise s’annonçait plus sévère que prévu. Le géant sud-coréen a, en effet, révélé que ses profits opérationnels avaient probablement plongé de 69 %, en glissement annuel, au quatrième trimestre pour atteindre leur plus bas niveau en huit ans.
Le plus grand producteur mondial de puces mémoires, de smartphones ou encore d’écrans plats a indiqué qu’il avait généré, selon ses premières estimations – elles seront affinées à la fin du mois -, un profit opérationnel de 4.300 milliards de wons (3,2 milliards d’euros) sur la période allant d’octobre à décembre. L’année précédente, à la même époque, ses profits avaient atteint 10,4 milliards d’euros.
Des clients plus prudents
Son chiffre d’affaires trimestriel a, lui, reculé de 9 % à 70.000 milliards de wons (52,5 milliards d’euros). « La baisse de la demande au quatrième trimestre a été plus importante que prévu, car les clients ont ajusté leurs stocks dans le cadre de leurs efforts de resserrement financier », a résumé Samsung dans un communiqué qui ne détaille pas les performances de chacune de ses entités.
Le groupe, qui reste largement rentable, souffre du recul de l’appétit mondial pour les produits électroniques après des années de commandes record dans les pays placés en quarantaine pour ralentir la pandémie de Covid-19. Sa filière en charge de la production de mémoires NAND et DRAM, qui équipent les smartphones, les consoles de jeux, les PC, les montres électroniques ou encore les serveurs, est notamment pénalisée par un recul généralisé du prix des composants et par les perturbations sur plusieurs grands marchés. Selon les calculs de Daishin Securities, le prix de vente moyen des mémoires flash NAND a chuté de 30 % au quatrième trimestre quand celui des DRAM reculait de 25 %.
En Chine, les fermetures d’usines, qui assemblent notamment les produits Apple, dans la dernière phase de la politique « zéro Covid » – depuis abandonnée – ont entraîné un recul des commandes de puces aux fonderies de Samsung ou SK Hynix installées en Chine et en Corée du Sud. Le ministère sud-coréen du Commerce avait indiqué le mois dernier que ses exportations globales de semi-conducteurs avaient ainsi plongé, en valeur, de 30 % en novembre, en glissement annuel.
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