Propulsée par l’effervescence du marché des NFT et d’un nouveau record du prix du bitcoin, 2022 a démarré en trombe pour les projets libellés crypto et blockchain. Dans la roue d’une année 2021 record, plus de 30 milliards de dollars ont été investis par les fonds de capital-risque dans des start-up du secteur l’an dernier. « Début 2022, les mots Web3 et NFT étaient sur toutes les lèvres, avec une explosion des valorisations, et des levées qui ont tourné à l’exubérance », rembobine Luc Jodet, associé du fonds de XAnge dédié au Web3.

Résultat : au premier trimestre, les fonds de capital-risque ont investi plus de 13 milliards de dollars pour plus de 1.100 opérations, la somme trimestrielle la plus importante jamais placée, selon les chiffres de la société d’investissement en actifs numériques Galaxy. Avec des gros montants, comme les 359 millions de dollars levés par Animoca Brands, la société derrière le développement de The Sandbox, ou les 450 millions récoltés par Yuga Labs et ses singes, les Bored Ape. Deux méga levées sur valorisation de plus de 4 milliards de dollars, et positionnés sur des segments éprouvés depuis par la chute du marché des NFT et le désenchantement autour du métavers.

Mais un cryptokrach plus tard et l’effondrement d’un des stablecoins majeurs irriguant toute l’industrie ont permis de rationaliser les attentes des investisseurs. Le nombre de transactions et le capital investi ont ainsi fondu chaque trimestre de l’année, pour terminer le dernier par le plus faible nombre de transactions et de capitaux investis depuis 2018. 
Au total, les sociétés de crypto et de blockchain ont levé 2,7 milliards de dollars au quatrième trimestre sur 366 transactions, en baisse de plus de 50 % par rapport au troisième trimestre, lorsqu’elles ont levé 6 milliards de dollars, sur 676 transactions.
« La hausse des taux, la détérioration des conditions macroéconomiques et le tumulte des marchés d’actifs se sont combinés pour réduire l’appétit pour le risque des investisseurs dans le secteur de la cryptographie », analyse le rapport de Galaxy. ​
​« A partir de novembre et l’affaire FTX, il y a eu un vrai gel au niveau des investissements, et la fin de la récré a été sifflée par les régulateurs », explique Luc Jodet. « Quand on voit par exemple l’impact de FTX sur Genesis [un courtier crypto, NDLR], on comprend qu’il y a des écuries d’Augias à nettoyer dans certains projets », affirme-t-il, voyant du bon oeil cet « assainissement » qui permet de faire le tri dans l’industrie.

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