L’année 2022 avait mal commencé pour Netflix, mais elle s’est terminée en beauté, avec plus de 230 millions d’abonnés. Le géant américain du streaming a annoncé jeudi à la clôture de Wall Street avoir recruté 7,7 millions de nouveaux abonnés au quatrième trimestre. Ce n’est certes pas autant que les 8,3 millions enregistrés un an plus tôt. Mais c’est bien mieux que l’objectif de 4,5 millions annoncé pour la période d’octobre à décembre. Le groupe confirme donc avoir remonté la pente en fin d’année , après avoir pour la première fois de son histoire perdu des abonnés au premier semestre.

Netflix en a donc encore sous le pied. On aurait pu craindre que le leader du streaming voie ses perspectives s’épuiser. Que nenni. Le streaming ne pèse que 40 % du temps d’écran aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et Netflix moins de 10 %. « Nous pensons qu’à la fin, la vaste majorité du temps passé sur la télévision aura lieu via le streaming, ce qui devrait nous procurer une longue rampe de croissance alors que nous continuons à améliorer notre service », affirme le groupe dans la lettre aux investisseurs qui dévoile les résultats du quatrième trimestre.

Cette croissance s’explique essentiellement par le succès des nouveaux contenus, notamment la série « Wednesday », la quatrième saison de « Stranger Things », qui ont tous les deux déjà dépassé un milliard d’heures passées devant l’écran, le documentaire « Harry and Meghan », qui est le deuxième le plus regardé dans l’histoire des productions Netflix, ou le film « Glass Onion ».

Peu de cannibalisations avec le nouveau forfait
Le chiffre d’affaires a crû de 4 % au quatrième trimestre, et même de 10 % en neutralisant l’effet de la variation des taux de change. Il s’élève à 31,6 milliards sur un an. Le résultat opérationnel a chuté au dernier trimestre en raison de l’appréciation du dollar, mais il est supérieur à l’objectif, et sur 2022, il s’élève à 6,4 milliards (ajusté de l’effet change et de 150 millions de dollars de coûts de restructuration).

Aucun chiffre n’a encore filtré sur les premiers résultats du service à tarif réduit (6,99 dollars aux Etats-Unis) partiellement financé par la publicité , qui a été lancé en novembre. Il est trop tôt. Toutefois, Netflix assure que « le prix plus bas provoque une croissance incrémentale des abonnements ». De plus, « il y a eu très peu d’abonnés en provenance d’autres formules », autrement dit, l’offre bas de gamme n’a pas cannibalisé le haut de gamme à 15,50, voire 20 dollars – l’offre à 10 dollars est désormais plus difficile à trouver sur le site de Netflix aux Etats-Unis.

Selon une enquête menée en décembre par la société Forrester Research, 36% des adultes américains veulent réduire leurs dépenses d’abonnement en 2023, dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et de risque de récession. C’est à la fois une menace pour le coeur de métier de Netflix, et l’occasion de développer de nouveaux modèles économiques.

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