Des centaines de milliers de morts aux nombreuses destructions d’emplois, en passant par les craintes d’un affaiblissement des démocraties, la pandémie de Covid-19 coche toutes les cases de la définition d’une crise « systémique ». Le phénomène serait déjà suffisamment grave s’il était ponctuel ou exceptionnel, mais les vulnérabilités qu’il a mises en lumière laissent présager le pire et appellent à une mobilisation pour l’avenir.
Pour commencer, le scénario pandémique pourrait bien se répéter – et peut-être même plus gravement, a prévenu l’OMS fin 2020. Accusée de favoriser la contamination de la faune sauvage à l’humain, la dégradation de la biodiversité à coups d’urbanisation et de déforestation est en cause. De même que l’élevage intensif, qui peut faciliter la transmission des germes. Sans oublier le réchauffement climatique, qui pourrait faire fondre les sols gelés de Sibérie, dans lesquels des chercheurs ont découvert des bactéries résistantes aux antibiotiques, faisant craindre les pires scénarios catastrophes si jamais celles-ci venaient à être libérées.
La crise de la Covid coche toutes les cases de la définition d’une crise « systémique ».
Ensuite, si l’état du monde est encore loin de celui mis en scène dans Le Jour D’après (2004), où la ville de New York est ravagée par des inondations et des tornades cataclysmiques, le fameux « monde d’après » dont on parle depuis la crise de la Covid verra très certainement les événements climatiques se multiplier et s’intensifier dans le courant du siècle.
Que l’on pense aux déplacements massifs de population que de tels épisodes continueront d’entraîner (216 millions de personnes d’ici à 2050, selon la Banque mondiale) et aux régions du monde qui seront encore déstabilisées par les sécheresses, comme au Darfour, dont le conflit avait été qualifié par l’ONU en 2007 de « première guerre du changement climatique ». Des effets en cascade que craignent aussi les populations subissant la fonte des glaciers de l’Himalaya : entre l’assèchement des sources d’eau et les inondations massives, le phénomène perturbe déjà les ressources en eau dont elles dépendent. Ou comment une crise en amène une autre…
Conjuguer l’action humanitaire au futur
Face à cette avalanche de crises qui se profile, l’adaptation aux nouveaux aléas devient une priorité absolue, et les solutions innovantes sont de mise. Cas d’école en la matière, la ville de Rotterdam s’est efforcée d’adapter sa gestion des eaux afin de se protéger contre la montée des eaux et les pluies abondantes. Outre ses digues et toits végétalisés, mentionnons l’emblématique Water Square, dont les bassins de jeux sont capables de retenir près de 2 millions de litres d’eau.
Peu à peu, une « culture du risque » (systémique) se construit, et avec elle la résilience des populations sur le plus long terme. Pour « faire face aux crises prolongées et prévisibles », l’approche dite « Nexus » coordonnée par l’Union européenne souhaite ainsi lier « l’aide humanitaire, le développement et la consolidation de la paix ».
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