Une nouvelle ère s’ouvre pour la dynastie des Rothschild. Les plus grands noms du capitalisme européen croisent leur destin avec celui des banquiers pour les adieux à la Bourse de Rothschild & Co, quarante ans après avoir fait renaître la prestigieuse banque d’affaires des cendres de la nationalisation avec une poignée de fidèles.

Depuis, ils n’ont eu de cesse de se renforcer au capital pour rester seuls maîtres à bord et tenir à distance les tentatives de prises de pouvoir. A l’issue de cette OPA, le risque en sera définitivement écarté et ils pourront compter sur la puissance de leurs alliés.

Les Dassault, Peugeot , et la famille Wertheimer , ainsi que la famille d’entrepreneurs italienne Giuliani ont confirmé lundi leur soutien au retrait de la cote de Rothschild & Co, la banque d’affaires d’Alexandre et David de Rothschild, aux côtés de la famille Maurel et d’autres branches des Rothschild.
Après plus d’un siècle, la cotation de l’entité Paris Orléans rebaptisée Rothschild & Co, qui fut l’instrument de la renaissance de la banque, n’a désormais plus lieu d’être pour les banquiers, habitués à forger dans l’ombre les alliances du capitalisme français et européen.
« La famille n’a jamais souhaité se voir diluée, mais au contraire se renforcer. C’est dans son ADN comme celui de la banque d’être privées », déclare François Pérol, coprésident du comité exécutif du groupe.

D’un chèque du Trésor public de 76 millions d’euros en 1982, la famille de David de Rothschild a porté la valorisation de Rothschild & Co à 3,7 milliards d’euros. Après la refonte du concert capitalistique qui les entoure, ils en offriront 48 euros par action, soit une prime de 34 % sur les 120 derniers jours de Bourse. Sur cette valeur, 1,25 milliard d’euros va être financé par ressources propres par les Rothschild et le solde par endettement.

Seuls en contrôle

Concordia, le holding des branches française (à 95 %) et anglaise des Rothschild, qui détient aujourd’hui 38,9 % du capital de la banque Rothschild & Co, en détiendra « seul » le contrôle à l’issue de l’OPA.
Ce noyau, qui inclut la famille de David de Rothschild et de son cousin Eric, mais aussi la branche britannique, représentée par Anthony James, le fils d’Evelyn (décédé en novembre), n’a pas vocation à évoluer. En revanche, le concert élargi qui l’entoure et qui détient, avec Concordia, 54,5 % du capital va être profondément refondu.
« Rothschild & Co aura une base d’actionnariat solide au service de ses ambitions stratégiques dans un environnement privé », commente Marc-Olivier Laurent, le président du conseil de surveillance du groupe.

Aux côtés d’alliés historiques déjà présents, la famille Maurel et Edouard de Rothschild à hauteur de plus de 5 % chacun, d’autres grands industriels européens vont y faire leur entrée. Déjà actionnaires, les Dassault vont se renforcer et détenir également plus de 5 % via leur holding GIMD (Groupe Industriel Marcel Dassault). En 2021, ils avaient déjà apporté leur soutien quand la famille de David de Rothschild avait acheté un bloc à un autre allié en Asie, Jardine Matheson. Les Dassault avaient alors eux-mêmes acquis 1 % de Rothschild & Co.

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