Le match entre les marchés boursiers (Wall Street, CAC 40) et les cryptos a tourné cette année nettement à l’avantage du bitcoin (+40 %) et de l’ethereum ( +35 %) qui progressent quatre fois plus que le Nasdaq et le CAC 40 (+10 %). Seules quelques actions comme Tesla (+82 %) rivalisent avec les 20 principales cryptos qui progressent entre 11 % et 130 %. En quête d’adrénaline et de profits rapides , beaucoup de particuliers se sont tournés vers les cryptos. La rentabilité y est plus importante mais les risques aussi.
En dépit de la chute des cours en 2022, la part des investisseurs particuliers détenant des cryptos a progressé de 30 % à 40 % en 12 mois, selon le sondage de la plateforme eToro auprès de 10.000 personnes fin 2022. C’est la classe d’âge qui va de 35 à 55 ans, et les femmes de tous âges, qui ont souhaité profiter de la chute des cryptos en 2022 pour en acquérir à des cours plus bas.
Malgré leur enthousiasme, le rendement quotidien des apprentis traders n’est que légèrement positif sur les cryptos sur une période de 5 ans (début 2015 à fin 2019) alors qu’il est nul sur les actions et matières premières (pétrole). C’est le constat d’une étude universitaire sur le comportement de 200.000 clients de la plateforme eToro, publiée récemment (1). Leur performance reste décevante au regard de l’envolée des cryptos sur la période de l’étude. Entre 2015 et fin 2019, le cours du bitcoin a été multiplié par 25 et celui de l’ethereum par 115. En moyenne, les clients ont fermé leur compte au bout d’un an, ils n’ont donc pas pu adopter une politique d’investissement à long terme qui profiterait des cycles de hausse des cryptos.
La volatilité de leur performance sur les cryptos est huit fois supérieure à celle de leur rendement sur l’or, et deux fois plus importante que celle de leur portefeuille boursier. Les investisseurs individuels traitaient un très faible nombre de cryptos, deux en moyenne (les deux principales bitcoin et ethereum, ainsi que ripple) contre une quinzaine d’actions. Ils sont donc peu diversifiés. La moitié des nouveaux clients s’estimaient novices en matière financière et un sur cinq revendiquait un « bagage financier » (profession, études).
Surfer sur la bulle
Chez ce courtier en ligne, crée en 2007, qui permet d’investir sur tous les marchés (actions, or, cryptos), les clients ont adopté deux approches distinctes du trading selon qu’ils traitent les cryptos ou les autres actifs. Sur les actions ou l’or, ils profitent des chutes des cours pour acheter ou se renforcer et vendent dans les phases de hausse.
Sur les cryptos, c’est l’inverse. Ils surfent sur les mouvements à la hausse et à la baisse. Ils achètent quand les cours augmentent et vendent dans les phases de repli, en espérant capter une partie de la tendance grâce à leur réactivité. Ce comportement est général, quel que soit le niveau de richesse, l’âge ou le sexe.
En 2015, les clients d’eToro traitaient à 70 % des monnaies. Ils se sont progressivement reportés sur les cryptos au point qu’en 2017, année de l’envolée des cours , elles ont représenté près de 80 % de l’activité globale. Le plongeon de 2018 a incité les particuliers à diminuer nettement leurs opérations sur le bitcoin et l’ethereum au profit de l’or et du pétrole. Après avoir connu des marchés favorables entre 2015 et 2017, les apprentis traders n’avaient pas anticipé la sévérité et la durée du plongeon des cryptos en 2018.
Avant le nouveau grand marché haussier des cryptos de 2020, la part des cryptos dans les volumes avait chuté à 15 % presque au niveau des monnaies traditionnelles (euro, dollar…) qui représentaient 10 % de l’activité et derrière les actions (25 %), les ETF boursiers (25 %) et les matières premières (25 %).
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