A 67 ans, le cofondateur de Microsoft en a vu des innovations technologiques… Aussi, quand il affirme que l’intelligence artificielle est autant « révolutionnaire » que le téléphone mobile ou Internet, ses propos en disent long sur l’immense bond en avant fait par Open AI, la société californienne derrière le robot conversationnel.
Deux « démonstrations révolutionnaires »
Dans un post de blog , il explique : « Au cours de ma vie, j’ai assisté à deux démonstrations technologiques qui m’ont semblé révolutionnaires. La première fois, c’était en 1980, lorsqu’on m’a présenté une interface utilisateur graphique, précurseur de tous les systèmes d’exploitation modernes, y compris Windows […]. La deuxième grande surprise est survenue l’année dernière. »
Il raconte avoir rencontré l’équipe d’Open AI dès 2016 et leur avoir lancé un défi l’an passé : former une intelligence artificielle pour qu’elle réussisse un examen de biologie de niveau avancé. « Je pensais que ce défi les occuperait pendant deux ou trois ans. Ils l’ont terminé en quelques mois seulement. » L’intelligence a non seulement brillamment réussi le test, mais en plus, elle a donné une « réponse réfléchie » à la question « que dites-vous à un père dont l’enfant est malade ? ».
« Je savais que je venais d’assister à l’avancée technologique la plus importante depuis l’interface utilisateur graphique », explique Bill Gates, qui ajoute : « Le développement de l’IA est aussi fondamental que la création du microprocesseur, de l’ordinateur personnel, de l’internet et du téléphone portable. »
« Des secteurs entiers se réorienteront »
Ce n’est pas la première fois que le milliardaire s’exprime sur ce sujet. Il y a quelques semaines, il avait donné une interview au quotidien allemand « Handelsblatt » , disant que les nouveaux programmes comme ChatGPT pouvaient « changer le monde ».
Dans ce blog très détaillé, l’homme d’affaires derrière le succès de Microsoft, qui a investi quelque 10 milliards de dollars dans OpenAI, détaille comment l’IA peut changer la façon dont les gens travaillent, apprennent, voyagent, se soignent et communiquent entre eux. « Des secteurs entiers se réorienteront autour d’elle. Les entreprises se distingueront par la qualité de leur utilisation. » L’IA pourrait ainsi améliorer la productivité des entreprises.
Alors que Bill Gates, quatrième fortune mondiale selon « Forbes » en 2022, avec 129 milliards de dollars, se consacre depuis quelques années à la philanthropie , il évoque aussi ce que l’IA pourrait apporter pour réduire les inégalités, notamment pour réduire la mortalité infantile dans les pays pauvres, mais aussi pour améliorer l’éducation. Il invite à utiliser l’IA dans ces voies.
Mais l’homme d’affaires rappelle aussi que cette technologie « soulève des questions difficiles sur la main-d’oeuvre, le système juridique, la protection de la vie privée, les préjugés, etc. ». Les IA commettent également des erreurs factuelles, ne donnent pas forcément de réponses justes sur des questions mathématiques, et sont victimes d’hallucinations.
Des IA incontrôlables ?
En outre, « comme la plupart des inventions, l’intelligence artificielle peut être utilisée à des fins bénéfiques ou maléfiques. Les gouvernements doivent collaborer avec le secteur privé pour trouver des moyens de limiter les risques », dit-il.
Quant à la possibilité que les IA deviennent incontrôlables comme dans un film de science-fiction, Bill Gates répond que la question n’est pas pour tout de suite. « Aucune des percées de ces derniers mois ne nous a rapprochés » de ce qu’il appelle l’IA « forte » (capables de raisonner comme le cerveau humain mais sans aucune limite de mémoire etc.). « L’intelligence artificielle ne contrôle toujours pas le monde physique et ne peut pas définir ses propres objectifs. »
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
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