Monthly Archives: March 2023

A quoi rêve la nouvelle génération d’agriculteurs

Un « travail concret », mais « sans y passer sa vie » Olivier est, lui, en Gaec lait et porc dans les Côtes-d'Armor, et avec ses deux associés partant à la retraite le 1er mai, ils n'ont pas trouvé de repreneurs pour leur partie laitière, dimensionnée pour 1,5 personne avec robot de traite. « On a eu l'impression que les jeunes voulaient soit entrer dans une exploitation plus grande où ils peuvent être remplacés, soit dans une plus petite exploitation où ils s'approprient la production de A à Z, jusqu'à la vente », observe Olivier. Ils ont donc changé de stratégie pour « faire coller nos exploitations avec les attentes des jeunes, qui se lancent dans une diversité de productions », et proposé le bâtiment vide. Un an et demi après le début de leurs recherches, c'est un couple qui va s'installer en production de cidre, avec magasin à la ferme. « Le souci aujourd'hui, c'est d'arriver à valoriser ce métier, à le rendre attractif », résume celui qui partira à la retraite dans cinq ou sept ans, selon la réforme à venir. C'est un métier où il faut de l'humilité : on part avec des idées, mais il faut s'attendre à de nombreux aléas qu'on ne maîtrise pas, comme la sécheresse ou les pluies diluviennes. Camille Jeune agricultrice A une trentaine de kilomètres de là, Camille, 31 ans, s'installe en production laitière, après avoir travaillé dans le domaine du numérique, à Paris. « Je suis une pure urbaine, je ne savais pas qu'il fallait un veau à une vache pour qu'elle fasse du lait ! Ou qu'il existait plusieurs systèmes - moi, je pars sur le système herbager, où la part de l'herbe est dominante dans la ration par rapport au maïs », sourit-elle. La jeune femme, aujourd'hui enceinte de son deuxième enfant, était à la recherche d'un « travail concret et en plein air ». Mais « sans passer ma vie au travail », précise celle qui a repéré des leviers pour réduire le temps de labeur - faire simplement tarir le troupeau au même moment, pour avoir deux mois sans traite, l'hiver. Aligner les planètes administratives et financières Au cours de ses stages, elle a découvert différents métiers, de la culture à l'élevage, « et je n'aurais pas imaginé, quand j'ai pensé ce projet de reconversion, m'installer avec des vaches, des animaux que j'ai appris à apprécier ». Pas en bio, en raison de la crise actuelle sur ce secteur. Elle bénéficie d'aides de l'Etat et de l'Union européenne pour sa dotation jeunes agriculteurs (DJA), en plus d'aides de sa commune, et bénéficie des conseils de la chambre d'agriculture, d'associations et de ses pairs. « C'est un métier où il faut de l'humilité : on part avec des idées, mais il faut s'attendre à de nombreux aléas qu'on ne maîtrise pas, comme la sécheresse ou les pluies diluviennes », rappelle-t-elle. Elle raconte aussi le « parcours du combattant » de l'installation, « quand il faut que la planète administrative et la planète financière soient alignées », et le « bon paquet de paperasse à produire ». Le terrain, elle l'a trouvé auprès de deux exploitants, Ronan et Dimitri, qui ont acheté les terres d'une ferme voisine pour la céder à un agriculteur qu'ils voulaient choisir, en effectuant le nettoyage et les réparations du bâtiment en amont. Afin de prendre du recul pour repenser le métier agricole, l'entrepreneur a repris… son emploi dans le BTP. « Les agriculteurs ont plein de solutions à offrir aux entreprises pour décarboner : planter des haies, installer des panneaux photovoltaïques sur les toitures… Mais on n'a pas d'argent. Les entreprises ont de l'argent et apportent des idées, mais n'ont pas forcément le savoir-faire. » Et de conclure : « On a intérêt à cultiver nos complémentarités pour redonner un coup de jeune à tout le monde. »

By |2023-03-02T21:19:30+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments

Neuralink : deux nouveaux problèmes juridiques pour l’entreprise d’Elon Musk

Maltraitance animale, transport dangereux d’appareils contaminés de pathogènes infectieux, non-respect de règles basiques de laboratoire… Les plaintes contre l’entreprise Neuralink s’entassent et risquent d’enterrer pour de bon l’implant cérébral (et les rêves transhumanistes) d’Elon Musk. Le milliardaire américain d’origine sud-africaine repousse sans cesse le début des essais chez l’humain. Ils devaient être testés en 2020, puis en 2021, en fait plutôt 2022, bon finalement 2023… Mais la vérité est que l'avenir de Neuralink n'a jamais semblé plus fragile, notamment à cause des problèmes juridiques. Ils poussent comme des champignons ces derniers mois et barrent la route de l’entreprise de biotech qui promet de connecter l’esprit humain à des intelligences artificielles. Désormais, Neuralink est sous la loupe de trois institutions américaines, grâce à la vigilance d’une association de médecins (Physicians Committee for Responsible Medicine) qui a dénoncé un grand nombre de bavures que l’entreprise aurait commises lorsqu’elle testait ses implants sur des animaux. Sciences et Avenir a contacté le Directeur de promotion de recherche de cette association, Ryan Merkley, pour en savoir davantage sur ces enquêtes. Sciences et Avenir : En 2022, votre association a porté plainte contre Neuralink pour maltraitance animale, ce qui a entraîné l’ouverture d’une enquête du Département d’Agriculture américain, institution qui assure le respect des droits des animaux aux États-Unis. Alors que cette enquête n’est pas finie, une deuxième vient d’être ouverte par le Département de Transports suite à une nouvelle plainte de votre association. Pouvez-vous nous en parler ? Ryan Merkley : Il y un an nous avons fait une demande de documents à l’Université de Californie à Davis (où une partie des essais sur les primates ont été réalisés, NDLR) concernant ces essais, comme c’est notre droit selon la loi de Californie (car l’université est une entité publique, NDLR). En janvier 2023 nous avons reçu près de 300 pages d’emails entre Neuralink et l’université, où il était évident que les employés de l’université critiquaient la façon dont Neuralink faisait l’extraction des implants et leur transport de retour vers l’entreprise. Pas désinfectés, des implants de Neuralink pourraient être infectés par des pathogènes issus des singes Quelles étaient ces critiques ? Il semble que ces implants n’étaient pas désinfectés après l’extraction (c’est le cas pour au moins un des implants, selon les emails). Il s’agit de matériel extrait des cerveaux des singes qui ont été utilisés lors des expérimentations de Neuralink. Et certains de ces singes avaient des infections confirmées, plusieurs espèces bactériennes ont été identifiées dans ces primates. Et ensuite ces implants n’étaient pas correctement empaquetés pour l’envoi ni transportés par des personnes autorisées pour ce type de transport. Le Département de Transport a des règles très claires sur comment doivent être transportées ces matériaux potentiellement contaminés par des pathogènes infectieux et qui peut les transporter, car il faut un entraînement spécifique. Cependant, on sait maintenant que ces conditions n’ont pas été respectées pour au moins trois de ces implants. Quels pourraient être les risques ? L’université paraissait très inquiétée par ces pratiques de Neuralink, ils précisaient qu’ils craignaient que cela puisse avoir un impact sur la santé humaine. Notamment celle des employés de Neuralink en contact avec ces implants qui pourraient être infectés par ces pathogènes. C’est seulement un autre exemple de la façon bâclée qu’a Neuralink de faire ses recherches. C’est une entreprise qui pousse ses employés, depuis des années, à travailler toujours plus vite et plus intensément pour développer leur dispositif. Dans ce processus, ils ont maltraité et tué beaucoup de singes, c’est ce que nous avons vu dans plus de 600 pages des rapports que nous avions reçu précédemment. Ces animaux souffraient d’infections chroniques, entre autres problèmes de santé. Et maintenant nous voyons que ces pathogènes auraient pu se propager à cause de leurs pratiques, pouvant impacter non seulement les animaux, mais aussi les employés de Neuralink et toute personne avec qu’ils rentraient en contact. Combien de temps pensez-vous que prendra cette enquête ? Le Département de Transport prend très au sérieux ce genre de problème. Je crois que leur enquête devrait finir en mars. Je pense que Neuralink devrait recevoir une amende pour avoir agi dangereusement et avoir violé la loi. Mais il est possible que Neuralink ait amélioré sa démarche et que l’enquête conclut qu’ils respectent les règles, car le Département s’intéresse principalement à ce qui arrive actuellement, pas le passé. On verra bien. Neuralink a-t-elle violé des règles basiques de fonctionnement d’un laboratoire ? En plus de cette enquête, l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a aussi entamé une enquête contre Neuralink. Que pouvez-vous nous en dire ? Des employés de Neuralink ont envoyé des documents à la journaliste Rachael Levy de Reuters qui prouvent que l’entreprise a continué à mal agir dans ses sites au Texas et en Californie. Les documents montrent aussi que Neuralink aurait altéré des rapports. Suite à ces révélations, nous avons porté plainte devant la FDA en décembre 2022, car il semble que Neuralink serait en train de violer certaines règles basiques de fonctionnement d’un laboratoire. On dirait qu’ils font tout mal, qu’ils cherchent coute que coute à faire des économies d’argent et de temps à chaque étape. Que pourrait faire la FDA suite à cette enquête ? La FDA a l’autorité d’interdire une entreprise ou un site qui ne respecte pas ces bonnes pratiques de laboratoire, s’ils jugent que cela pourrait avoir un impact sur la santé des utilisateurs du dispositif qu’y est développé. Je ne sais pas s’ils iront aussi loin, mais ils ont ce pouvoir. Serait-ce possible qu’Elon Musk, une des personnes les plus riches du monde, puisse avoir une influence sur les conclusions de ces enquêtes ? Je ne l’espère pas, mais c’est une possibilité. Elon Musk a beaucoup d’amis très puissants, dont certains politiciens. Mais j’espère que les autorités pourront faire leur travail.

By |2023-03-02T21:08:51+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments

Ordinateurs vivants, origines de la vie et croissance : l’actu des sciences

En Intelligence artificielle : des ordinateurs basés sur des neurones vivants : passera-t-on bientôt de l’intelligence artificielle (IA) à l’intelligence organoïde (IO) ? Nos cerveaux sont plus puissants que les ordinateurs pour apprendre et traiter des données avec une faible consommation d’énergie. L’intelligence organoïde (IO) consisterait à utiliser des organoïdes cérébraux, des cultures de cellules cérébrales humaines en 3D, pour mémoriser et calculer les données. Cependant, "il manque beaucoup de choses pour parler d’un cerveau", explique le chercheur à l’Inserm Betrand Pain.

By |2023-03-02T21:06:15+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments

La marque de cosmétiques Shiseido lance des NFT créés avec l’intelligence artificielle

L’agence créative Cult a conçu la campagne digitale #AliveWithBeauty pour la marque japonaise de cosmétiques Shiseido. 150 NFT en édition limitée ont été créés pour célébrer le 150ème anniversaire de Shiseido. Cette collection de NFT est co-créée avec de l’intelligence artificielle et cinq femmes pionnières inspirantes. 150 NFT pour 150 ans d’innovation Pour célébrer les 150 ans d’innovation de la marque japonaise de soins de la peau, Cult a créé 150 NFT. Le design a été co-créé par un système de traitement du langage en utilisant des mots inspirés par ces femmes qui reflètent ce que la beauté et l’avenir du Web3 signifient pour elles. Les designs ont été générés par l’intelligence artificielle, et ont ensuite été finalisés avec une touche humaine par l’équipe créative interne de Cult.  Pour promouvoir l’accessibilité au métavers, Shiseido offre les jetons gratuitement par tirage au sort. Les participants ont été invités à s’inscrire au concours en saisissant leur adresse e-mail via le site Web de la marque, où les gagnants seront informés une fois le tirage au sort terminé le 28 février. Les NFT hébergés sur la plateforme Exclusible Dans un premier temps, le NFT débloquera une série de récompenses exclusives. Il y a ainsi 1 000 £ de soins de la peau et d’échantillons tout au long de l’année, des billets pour des événements en ligne et hors ligne, l’accès à du contenu exclusif et d’autres récompenses disponibles. Les NFT sont hébergés sur Exclusible, une plateforme neutre en carbone. Exclusible crée des portefeuilles pour les utilisateurs afin qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir une connaissance préalable des NFT ou de la cryptographie.

By |2023-03-02T20:03:37+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments

Comment la France voit fondre sa souveraineté alimentaire

Le gouvernement a annoncé mercredi un plan destiné justement à « reconquérir » la souveraineté de la France en fruits et légumes . « La situation des fruits et légumes tempérés n'a cessé de se dégrader depuis 2004, alors que la France avait tout pour être souveraine, relève Cécile Guillot, chef du service analyse économique. C'est lié à la baisse des surfaces, qui a entraîné un recul de la production, au profit des importations d'Espagne, d'Italie, du Maroc et de la Turquie. » Le taux de couverture de la consommation nationale de la filière est ainsi passé de 98 % en 2004 à 82 % en 2020. Le coût du travail, celui des intrants, les contraintes sanitaires et le peu d'investissements dans les usines de transformation de ces fruits et légumes a aussi pesé sur le recul de ces cultures. Une dépendance européenne Dans d'autres filières, le bilan est plus contrasté. La France, très réputée en matière de fromages, avec une production excédentaire, a toutefois recours aux importations, là encore en progression depuis dix ans. « C'est le reflet de la mondialisation de l'alimentation, avec de plus en plus de besoins en fromage mais en tant qu'ingrédient, comme la mozzarella, qui explique cette hausse », poursuit Cécile Guillot. Au global, selon l'étude, sur les 30 produits analysés, un sur cinq est aujourd'hui importé. LIRE AUSSI : Néonicotinoïdes : la filière betteraves au pied du mur Parmi les secteurs fortement excédentaires, on trouve les céréales, le vin, le sucre et certains produits laitiers. Des filières, qui, si elles permettent à la balance commerciale agroalimentaire d'être positive, sont très liées aux débouchés extérieurs. Et donc aussi fragiles. A l'exemple du vin, dont un tiers des volumes est exporté, selon France AgriMer. En 2020, la taxe Trump, qui imposait 25 % de droits de douane supplémentaires pour les importations de vins aux Etats-Unis, et la crise du Covid, qui a fait chuter la demande chinoise, ont ainsi déstabilisé tout le secteur. Sans parler du phénomène de déconsommation du vin rouge - particulièrement sensible dans le Bordelais. Cette dépendance aux importations, comme aux exportations, est surtout forte vis-à-vis des pays européens. Marché unique oblige. « Ce qui n'est pas de même nature que celle à la Chine ou aux Etats-Unis, souligne Pierre Claquin. Toutefois, cette dépendance n'est pas sans risque, car elle peut aussi cacher des pays tiers ». A l'exemple des Pays-Bas, 3e fournisseur d'huile de palme de l'Union européenne, avec des produits réimportés d'Indonésie ou de Malaisie.

By |2023-03-02T19:53:18+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments

Apple investit un milliard d’euros supplémentaire à Munich

Le patron d'Apple, Tim Cook aime Munich. Il l'a affirmé lors de la dernière fête de la bière en octobre en louant sa qualité de vie et surtout ses ingénieurs : « nous sommes ici pour les gens », avait-il expliqué. La firme à la pomme confirme cet amour en investissant un milliard d'euros supplémentaires durant les six prochaines années dans son centre de recherche sur les semi-conducteurs de Munich. Trois nouveaux sites devaient s'ajouter à celui ouvert fin 2022 au coeur de la ville et à la faveur duquel la société avait déjà annoncé l'an dernier un investissement d'un milliard sur trois ans. A cet effet, Apple a acheté un terrain de 7.200 mètres carrés dans la ville pour environ 250 millions d'euros. Pain béni pour la stratégie européenne de « souveraineté » en matière de semi-conducteur, le centre Apple en Allemagne participe aussi à la stratégie d'indépendance de la firme à la pomme à l'égard des puces Qualcomm. L'ambition est notamment de sortir dès 2024 les premiers iPhone équipés de modem « maison » adaptés à la dernière génération de télécommunication 5G. Pour l'heure, Qualcomm réalise 20 % de son chiffre d'affaires avec Apple. Efficacité énergétique Les ingénieurs de Munich participent également aux efforts pour développer un processeur maison moins énergivore. « Nos équipes de recherche et de développement à Munich jouent un rôle décisif dans nos efforts pour développer des produits plus performants, plus efficaces et consommant moins d'énergie », a confirmé le directeur technologique d'Apple, Johny Srouji. En janvier, le groupe avait promis un nouveau MacBook Pro offrant des performances six fois supérieures à celles des PC portables concurrents tournant avec la puce la plus avancée d'Intel.

By |2023-03-02T18:26:29+00:00March 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments