L’ex-ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, l’avait promis dès décembre 2021, et le président Macron a repris l’objectif à son compte en novembre dernier : la France devra se doter d’une dizaine de lignes de trains de nuit à horizon 2030, contre quatre à ce jour. Le récent rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI), qui ouvre la porte à un investissement total de 100 milliards dans le ferroviaire tricolore d’ici 2040, valide à son tour ce besoin d’un tel réseau nocturne qui, en « mutualisant les ressources », devrait logiquement faire baisser le coût au km-voyageur.

Egalement dans les cartons des pouvoirs publics, des projets de trains de nuit vers les principales capitales européennes, et d’autres sur des lignes transversales, comme Quimper-Nantes-Lyon-Genève ou Bordeaux-Nice, pour compléter l’actuel réseau 100 % centralisé, de ou vers Paris, tout comme celui du TGV.

Subventions de l’Etat
L’Etat, qui subventionne ce mode de transport de la SNCF dans le cadre des « trains d’équilibre du territoire » , a logiquement commencé par le plus facile. La relance du Paris-Nice, en mai 2021 , puis de la ligne Paris-Tarbes-Lourdes, fin 2021, est venue compléter les deux liaisons ayant survécu aux coupes claires précédentes : Paris-Briançon et Paris-Rodez/Latour-de-Carol, via Toulouse. A l’appui de cette résurrection, les rames SNCF datant des années 1980, soit 129 voitures-couchettes, dont certaines étaient promises à la casse, ont été rénovées, à la charge de l’Etat (106 millions de budget).
Les résultats semblent au rendez-vous: malgré de nombreuses annulations de services pour travaux, la ligne Paris-Briançon a transporté 114.608 passagers en 2022 avec ses nombreuses dessertes intermédiaires (-2% par rapport à 2019), et le Paris-Nice 124.811 passagers (+127% par rapport à une année 2021 incomplète), selon le ministère des transports.

Mais la suite s’annonce plus ardue. Sur le réseau, la prochaine nouveauté n’est pas prévue avant la mi-décembre 2023, avec la relance du Paris-Aurillac, conformément à la promesse de l’ex-Premier ministre Jean Castex. Pour cette destination supprimée en 2003, il ne s’agira pas d’une ligne complète, mais d’une « bretelle », composée de trois voitures (couchettes première classe, couchettes seconde et places assises), détachées du convoi principal à Brive. Au programme aussi à la même date, un Paris-Berlin en coopération avec des compagnies européennes. Ensuite, la desserte de Bayonne, via Bordeaux, pourrait arriver fin 2024.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr