Un cauchemar

« On vit un cauchemar, avec 34 jours de grèves, soit un jour sur trois depuis le 1er janvier 2023, 3.000 vols annulés par anticipation à la demande de l’Etat à Orly et 500 vols annulés à chaud », a déclaré Alain Battisti, président de Chalair Aviation. Au total, les deux aéroports parisiens ont perdu 470.000 passagers depuis janvier.
Les compagnies réclament une réforme de l’organisation des contrôleurs aériens pour exiger qu’ils mettent en oeuvre des dispositions permettant d’informer en amont les passagers en cas de grève. Au vu du chaos, 17,6 % des vols ont été en retard depuis janvier, soit quasiment un vol sur cinq. Pire, la majorité des annulations n’ont servi à rien, car les menaces de grèves n’ont in fine pas eu lieu, ce qui a toutefois obligé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à annuler les vols préventivement, sur la base d’avertissement des syndicats minoritaires.

Régime d’exception
Ce chaos (environ 20 % des vols annulés) est cher payé, alors que la FNAM a négocié le maintien en l’état des dispositions du code des transports pour le personnel navigant, si bien que les pilotes pourront toujours partir en retraite à 60 ans. Les contrôleurs aériens, eux, sont toujours autant protégés et peuvent partir à 59 ans avec un régime à taux plein.
« Des discussions ont encore lieu avec l’Etat sur les conséquences du passage de 62 à 64 ans de l’âge à la retraite », a déclaré la FNAM, tout en promettant que la caisse de retraite complémentaire des navigants se chargerait de payer les charges supplémentaires. Il faudra donc vérifier que le budget de l’Etat ne soit pas appelé à la rescousse à l’issue des négociations.

Le transport aérien face à l’envolée des prix des billets
Au vu de cette désorganisation, la FNAM a du mal à promettre un été sans heurts. On sait que le trafic sera soutenu dans les aéroports français dès juin et la FNAM demande à l’Etat de bien mobiliser la police de l’air et des frontières et de mettre en service tous les sas automatiques de franchissement des frontières, alias « Parafe ». Pour l’heure, elle n’a obtenu aucune garantie.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr