Les laboratoires et start-up les plus en pointe du domaine peinent encore à développer une machine fiable, dont les résultats soient exempts d’erreurs. Mais dans un autre domaine, moins connu, le quantique pourrait déjà changer la donne : les télécommunications.
D’après une récente étude du Boston Consulting Group, le marché naissant de la cryptographie post-quantique et des communications quantiques représente un fort potentiel : il devrait peser jusqu’à 10 milliards de dollars d’ici à 2030 et, ainsi, être équivalent à celui de l’informatique quantique (6 à 12 milliards de dollars).
De quoi parle-t-on ? D’un réseau de communication ultra-sécurisé grâce à des clés de chiffrement quantique. Un système bien différent des réseaux actuels, « où on transmet les clés de chiffrement avec un certain nombre d’algorithmes standards, dont le plus connu est le RSA », rappelle Marko Erman, directeur scientifique de Thales.
Une « sécurité intrinsèque »
En bref, le système actuel est sécurisé car il est impossible pour un ordinateur de résoudre un calcul aussi complexe. Tandis que dans la communication quantique, « la sécurité est assurée par les voies de la physique, il s’agit d’une sécurité intrinsèque », explique Julien Laurat, professeur de physique à Sorbonne Université et cofondateur de la start-up WeLinQ. Si quelqu’un intercepte une communication quantique, il la détruit automatiquement. « On ne peut lire les propriétés quantiques des particules qu’une seule fois », souligne Marko Erman.
Car à l’échelle de l’infiniment petit, des atomes ou des photons, des phénomènes totalement contre-intuitifs se produisent. Par exemple, un objet peut être dans plusieurs états, A ou B, tant qu’on ne l’a pas mesuré (c’est le principe de superposition quantique). « Donc je peux encoder une suite de photons avec des propriétés quantiques qui vont être l’équivalent d’une clé classique, transmise sous forme binaire », résume le responsable chez Thales. « C’est cela que l’on appelle la QKD, la ‘quantum key distribution’, ou distribution de clés quantiques. »
Une technique déjà éprouvée
Transmettre une information entre deux points sur ce principe est une technique déjà éprouvée. Il est même possible d’acquérir une telle solution auprès de la compagnie suisse ID Quantique, qui s’est spécialisée sur ce créneau. Mais l’enjeu est actuellement de mettre en place des réseaux de grande envergure.
« Les clés sont portées par des photons qui se propagent dans de la fibre optique, comme notre réseau Internet classique. Mais après 50 à 150 kilomètres au maximum, ces photons sont absorbés », explique l’expert. Il n’y a donc de quoi faire qu’un « réseau à l’échelle d’une métropole, mais pas d’un pays ou du monde ».
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