Monthly Archives: April 2023

Les compagnies aériennes en appellent aux autorités pour éviter le chaos cet été

Un cauchemar « On vit un cauchemar, avec 34 jours de grèves, soit un jour sur trois depuis le 1er janvier 2023, 3.000 vols annulés par anticipation à la demande de l'Etat à Orly et 500 vols annulés à chaud », a déclaré Alain Battisti, président de Chalair Aviation. Au total, les deux aéroports parisiens ont perdu 470.000 passagers depuis janvier. Les compagnies réclament une réforme de l'organisation des contrôleurs aériens pour exiger qu'ils mettent en oeuvre des dispositions permettant d'informer en amont les passagers en cas de grève. Au vu du chaos, 17,6 % des vols ont été en retard depuis janvier, soit quasiment un vol sur cinq. Pire, la majorité des annulations n'ont servi à rien, car les menaces de grèves n'ont in fine pas eu lieu, ce qui a toutefois obligé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à annuler les vols préventivement, sur la base d'avertissement des syndicats minoritaires. Régime d'exception Ce chaos (environ 20 % des vols annulés) est cher payé, alors que la FNAM a négocié le maintien en l'état des dispositions du code des transports pour le personnel navigant, si bien que les pilotes pourront toujours partir en retraite à 60 ans. Les contrôleurs aériens, eux, sont toujours autant protégés et peuvent partir à 59 ans avec un régime à taux plein. « Des discussions ont encore lieu avec l'Etat sur les conséquences du passage de 62 à 64 ans de l'âge à la retraite », a déclaré la FNAM, tout en promettant que la caisse de retraite complémentaire des navigants se chargerait de payer les charges supplémentaires. Il faudra donc vérifier que le budget de l'Etat ne soit pas appelé à la rescousse à l'issue des négociations. LIRE AUSSI : Exclusif - Comment le gouvernement a lâché sur les retraites dans le transport aérien pour assurer la paix sociale. Le transport aérien face à l'envolée des prix des billets Au vu de cette désorganisation, la FNAM a du mal à promettre un été sans heurts. On sait que le trafic sera soutenu dans les aéroports français dès juin et la FNAM demande à l'Etat de bien mobiliser la police de l'air et des frontières et de mettre en service tous les sas automatiques de franchissement des frontières, alias « Parafe ». Pour l'heure, elle n'a obtenu aucune garantie.

By |2023-04-21T17:05:00+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

L’Organisation météorologique mondiale dresse un bilan apocalyptique de l’année 2022

La Terre a été le théâtre d'un véritable « chaos climatique » en 2022. Des océans aux glaciers en passant par les plaines, aucune zone n'a été épargnée par le réchauffement climatique, constate l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son rapport annuel sur l'état du climat dans le monde, publié ce vendredi. C'est désormais confirmé : les huit dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées « malgré l'effet refroidissant d'un épisode La Niña au cours des trois dernières », précise l'organisation onusienne. En 2022, la température moyenne mondiale a été supérieure de 1,15 °C à celle de la période préindustrielle, dopée par des concentrations de gaz à effet de serre qui ont battu de nouveaux records. Côté océans, le constat est tout aussi accablant . « Le niveau de la mer et la chaleur des océans atteignent des niveaux record, et cette tendance se poursuivra pendant plusieurs siècles », alerte l'agence météo de l'ONU. Ainsi, 58 % de la surface des océans a connu au moins une vague de chaleur marine au cours de l'année 2022. Par ailleurs, le niveau de la mer monte deux fois plus vite que dans les années 1990. Records de fonte des glaciers PUBLICITÉ La glace de mer de l'Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et « la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records », tonne l'agence mondiale. Les glaciers de référence ont perdu, en moyenne, 1,3 mètre d'épaisseur entre octobre 2021 et octobre 2022. « Cette perte est beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années », note l'organisation. Les Alpes européennes ont battu des records de fonte des glaciers l'an dernier en raison d'une combinaison de faible enneigement hivernal, d'une intrusion de poussière saharienne en mars et de vagues de chaleur entre mai et début septembre. De nouveaux records de température ont aussi été relevés au sommet du Mont-Blanc.

By |2023-04-21T17:01:16+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

French Tech : de nouvelles propositions pour relancer le financement des start-up

C'est l'heure du premier bilan pour Paul Midy. Après avoir consulté des pans entiers de la French Tech (patrons, investisseurs, associations, etc.), de la sphère politique (ministres, secrétaires d'Etat, etc.) et réalisé un voyage exploratoire au Royaume-Uni, le député Renaissance, qui pilote une mission parlementaire sur le soutien à l'investissement dans les start-up et les PME innovantes, a dévoilé, mercredi 19 avril, ses premières pistes de réflexion. Ce point d'étape intervient dans un contexte difficile pour la French Tech. Au premier trimestre 2023, les financements ont plongé de 66 % sur un an (1,8 milliard d'euros). Les valorisations sont revues à la baisse et beaucoup de jeunes pousses préfèrent se serrer la ceinture plutôt que de se refinancer dans des conditions difficiles. Une réalité qui se traduit par un faible nombre de tours de table depuis le début de l'année (205 seulement entre janvier et mars). Tout est bon à prendre Actuellement, des start-up emblématiques de l'écosystème se séparent de salariés ( PayFit , Back Market, Ankorstore, Ynsect , etc.) et celles à court de cash se revendent à bas prix, dévoilait récemment une étude de la banque d'affaires Avolta Partners. LIRE AUSSI : Paul Midy, le nouvel allié de la French Tech à l'Assemblée nationale Dans ce contexte morose, toute nouvelle source de financement est bonne à prendre. Le député de l'Essonne estime ainsi qu'il serait possible de mobiliser jusqu'à 3 milliards d'euros par an supplémentaires pour l'écosystème, en s'appuyant notamment sur l'argent disponible qui dort sur les comptes en banque. « Il y a 5.000 milliards d'euros d'épargne privée en France », insiste-t-il. Dans le détail, l'ancien salarié de Jumia et Frichti suggère de reconfigurer le dispositif « jeune entreprise innovante », en créant deux catégories distinctes : les JEIC (jeunes entreprises d'innovation et de croissance) et les JEIR (jeunes entreprises d'innovation et de rupture), qui désigneraient les deeptechs. Des déductions fiscales pour les deeptechs Les personnes qui investiraient dans ces sociétés labellisées par l'Etat bénéficieraient d'avantages fiscaux. Pour le premier millier d'euros investi dans une JEIC ou une JEIR, un particulier aurait droit par exemple à une déduction fiscale de 50 % sur l'impôt sur le revenu (IR).

By |2023-04-21T06:18:30+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Les Français toujours plus attirés par les cryptomonnaies

Rien ne semble entamer le pouvoir d'attraction des cryptos en France, malgré un léger ralentissement de la dynamique. D'après une étude menée par Ipsos et KPMG pour l'Association pour le développement des actifs numériques (Adan), 9,4 % des Français déclaraient posséder des cryptomonnaies en 2022. Ils étaient 8 % en 2021 , et 3 % en 2020. Sur la période étudiée, le marché a pourtant été divisé par trois après les effondrements brutaux - aux conséquences massives - de la crypto Terra en mai et de la plateforme FTX en novembre . Pour lisser les effets de ces krachs, les auteurs de l'étude ont fait déborder leur enquête jusqu'en mars 2023, afin de mesurer si la chute de FTX , intervenue en fin d'année, avait dissuadé certains candidats à l'investissement. C'est l'inverse. Avec la reprise du cours des cryptos depuis janvier (+77 % pour le bitcoin), « nous voyons une hausse nette des adoptions, avec environ 100.000 Français en plus », assure Stanislas Barthelemi, manager Cryptos & Web3 chez KPMG France. Un Français sur deux réticent En 2022, la connaissance des cryptoactifs a continué de progresser. Désormais, 85 % des Français déclarent avoir déjà entendu parler des cryptos contre 77 % l'année précédente. En termes d'intention, 37 % sont intéressés par l'acquisition de cryptomonnaies alors que 48 % se montrent réticents. Mais qui sont ces investisseurs ? A 60 % - soit un peu plus que l'année dernière - ce sont d'abord des hommes . Ensuite, ils sont jeunes : 17 % des 18-35 ans ont des cryptos, contre 12 % en 2021. « Pour eux, la crypto devient une classe d'actifs comme une autre », estime l'auteur de l'étude, qui remet en avant la thèse du transfert générationnel déjà évoquée l'an passé : ces jeunes hériteront d'un capital dont une part pourra être investie en crypto. Enfin, les cryptofans appartiennent de plus en plus aux catégories socioprofessionnelles supérieures. Leur motivation principale reste la recherche de rendements à court et à long termes. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Plus rentables et spéculatives, les cryptos concurrencent la Bourse DECRYPTAGE - Dans la crypto, les « arnaques à la bouilloire » se portent bien Après le crash de FTX qui a touché des épargnants français , l'Adan, lobby des cryptos, met en avant leur prudence : « En moyenne, ils n'investissent pas plus de 11 % de leur épargne dans les cryptos. » Dans 70 % des cas, il s'agit de 5.000 euros. Pour Stanislas Barthelemi, ces données « contreviennent à l'image de l'investisseur qui fait n'importe quoi avec son argent ». D'ailleurs, les trois quarts des investisseurs cryptos ne sont pas si débutants, puisqu'ils possèdent aussi des actions. Coinbase, non régulé mais plébiscité Malheureusement, l'étude ne dresse aucun état des lieux des gains et des pertes. Or, nul doute qu'une année aussi chahutée que 2022 aurait été riche d'enseignements. Elle pointe cependant que ceux qui ont abandonné les cryptos en 2022 sont ceux disposant des plus faibles revenus. LIRE AUSSI : Cryptos : le monopole de Binance s'effrite mais reste solide Le scandale FTX a aussi amené les auteurs de l'étude à se pencher sur les plateformes favorites des Français pour acheter leurs cryptos. S'il n'est pas surprenant de voir le leader mondial - Binance - arriver en tête(39 %), il est un peu plus inquiétant de voir l'américain Coinbase se classer deuxième (28 %), lui qui ne possède aucun enregistrement de prestataire sur actifs numériques (PSAN) auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Revolut, Lydia et NFT de marques Il est intéressant de noter que les FinTech Revolut (20 %) et Lydia (13 %) sont aussi plébiscitées par les Français ; des offres respectivement proposées en marque blanche par les plateformes Bitstamp et Bitpanda. Pour Stanislas Barthelemi, l'éclaircissement à venir de l'environnement réglementaire européen avec le vote final du règlement MiCA cette semaine pourrait débloquer le canal bancaire comme nouvelle façon d'acquérir des cryptos, une demande d'ailleurs formulée par les sondés. Une autre catégorie de cryptoactifs attire les investisseurs hexagonaux : les NFT (jetons non fongibles). Alors que ce marché a été divisé par dix en volume en 2022, le nombre de Français qui en détiennent a doublé de 2 % à 4 %. Au centre de cette évolution : les jetons proposés par les marques .

By |2023-04-21T06:17:46+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Publicis, Omnicom, IPG… : le retour en grâce des grandes agences de publicité

On les disait dépassées, certaines Cassandre leur prédisaient même d'être condamnées à long terme… Mais la petite musique aux airs de déclins concernant les grandes agences de publicité - WPP, Publicis, Omnicom, IPG, Dentsu - s'est doucement estompée et le vent a tourné à un moment où le reste du secteur des médias est très affecté par la hausse des taux et l'inflation. Encore ce mardi, Omnicom a publié ses résultats trimestriels et a battu les attentes des marchés financiers avec une croissance trimestrielle organique de 5,2 %, quand le consensus tablait sur 3,9 %. Même scénario pour le français Publicis qui a fait mieux encore et a révélé - ce jeudi matin, également à l'occasion de la communication de ses résultats trimestriels - qu'il affichait une croissance organique de 7,1 % sur un an, quand les investisseurs pariaient sur 4,5 %. Sur l'année en cours, le groupe français a confirmé son objectif de croissance organique, précisant que celle-ci serait située « dans la moitié haute de la fourchette de 3 % à 5 % ». Hausse des cours En Bourse, Omnicom et Publicis tutoient actuellement leurs pics historiques. Installé comme la principale capitalisation boursière mondiale du secteur depuis plusieurs semaines, Publicis pourrait même prochainement franchir, pour la première fois de sa longue histoire, le double cap des 80 euros de cours de Bourse et de 20 milliards d'euros de capitalisation. Tout un symbole. LIRE AUSSI : Le fonds Bridgepoint rachète l'adtech française Equativ valorisée 350 millions Cette période dorée pour les grandes agences intervient après plusieurs années de vaches maigres à la fin des années 2010. « A ce moment-là, une conjonction de phénomènes a joué contre elles et certains les voyaient déjà comme des dinosaures, se remémore Christophe Cherblanc, responsable de la recherche Actions dans le secteur des médias chez Société Générale. Plusieurs marques de grande consommation avaient commencé à questionner leurs dépenses marketing suivant le fondement du 'budget base zéro' du fonds d'investissement 3G, tandis que certains grands groupes internalisaient de plus en plus de métiers propres à la publicité. » Réinvention « Entre 2017 et 2019, la croissance des agences a ralenti chaque trimestre, rappelle Julien Roch, analyste chez Barclays. Et avec l'avènement de la publicité numérique, certains ont cru un temps qu'il n'y aurait plus besoin d'intermédiaire entre les annonceurs et les Gafam. Sans compter que la concurrence des grandes entreprises de consulting comme Accenture était alors très menaçante. » Comment expliquer une telle renaissance ? « Déjà, il s'est avéré que les Gafam ont pour base de clientèle les petites et moyennes entreprises qui n'ont jamais fait vivre les agences qui travaillent essentiellement avec les grands groupes », fait valoir Julien Roch.

By |2023-04-21T06:16:51+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

L’incroyable renaissance du libraire américain Barnes & Noble

L'expansion est de retour après dix ans de glaciation du réseau. Pour les Américains, c'était un crève-coeur de voir les boutiques s'empoussiérer puis disparaître. Les librairies au papier peint vert-chasseur ont bercé leur enfance. Dans l'inconscient collectif, l'esperluette en vitrine du magasin principal, sur Union Square, à New York, est aussi évocatrice que le « M » jaune de McDonald's. Le vaisseau amiral de Barnes & Noble, sur Union Square, à New York. © Arturo Stanig pour Les Echos Week-End « Avant, les magasins étaient sombres, vert foncé. Ici, tout est léger et lumineux », s'extasie Shirley, une grande femme d'origine asiatique qui s'est accordé une pause entre deux rendez-vous professionnels pour feuilleter romans et thrillers dans le nouveau magasin du New Jersey. Une gaieté qu'accentuent encore les alignements d'ouvrages pimpants et multicolores - bien plus qu'en France, où un graphisme classique reste de mise pour la grande littérature. La boutique lui sert de showroom : « J'adore regarder les couvertures, poursuit Shirley. Mais je vais probablement acheter en ligne. J'irai sur leur site Web, par loyauté, et par nostalgie ! » « Mieux organisé qu'avant » Le passé glorieux du libraire n'émeut pas un instant David et son copain, deux étudiants latinos qu'on rencontre, l'un accroupi en train de remplir un grand sac avec une quinzaine de mangas, l'autre debout à balayer du doigt les ouvrages en rayon. « On se fiche du design de la boutique. On est venus à l'ouverture pour prendre les introuvables avant qu'ils ne disparaissent », explique David, en serrant trois volumes de « Vagabond » d'Inoue Takehiko comme s'il s'agissait d'incunables. Les deux experts n'ont pas de temps à perdre avec plus de questions. On serpente dans les « pièces » de ce magasin-maison, organisé en compartiments - romances, polars, mangas, arts, documents, etc. Ici, un lecteur concentré est assis dans un fauteuil, près d'une table basse. On sort sur la pointe des pieds de son salon. Là, c'est le quartier des enfants, joyeux, tout se passe au ras du sol, mais les kids sont encore à l'école. Au rayon cuisine, Dallis trouve que c'est vraiment « mieux organisé » qu'avant. « Il fallait demander de l'aide pour trouver quelque chose, maintenant, on peut se débrouiller sans eux », explique cette grand-mère qui vient à la librairie au moins deux fois par mois avec sa petite fille autiste et déscolarisée, « pour qu'elle ne régresse pas ». « Une atmosphère vibrante » Depuis que les magasins ont rouvert en juin 2020, après le choc initial du Covid, l'organisation a été repensée pour limiter les contacts avec les vendeurs, donc les risques de contagion. Les libraires ont écrit des commentaires sur leurs livres préférés, et les étiquettes ont été collées sur les rayonnages. Une réussite. « Moi, j'aime les livres de management ou d'histoire, un autre employé préfère la fiction. Nous aimons tous les livres ici, et le week-end, nous lisons. On suggère à chacun d'émettre ses recommandations et on trouve sans peine des volontaires », explique Nicola Sterling, la patronne du nouveau magasin.

By |2023-04-21T06:16:13+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le rôle de Twitter montré du doigt dans la panique bancaire de SVB

 Un cas d'école, chimiquement pur », s'étonne encore une banquière de premier plan. Plus d'un mois après sa fermeture, le 10 mars dernier, l'enchaînement d'évènements qui ont conduit Silicon Valley Bank (SVB) à sa perte fascine encore. Après les erreurs manifestes de la direction, les retraits massifs des dépôts par les clients (« bank run »), le rôle des superviseurs californiens, celui des réseaux sociaux est à présent pointé du doigt. Une récente étude menée notamment par des chercheurs de Dauphine et de l'Université d'Arizona (1) pointe que Twitter « a en effet contribué à la panique bancaire vécue par SVB », et que « d'autres banques connaissent un risque similaire ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bourse : l'onde de choc SVB en 5 questions clés RECIT - Ces 15 jours de panique qui ont ébranlé le système bancaire L'effet spécifique de Twitter apparaît d'abord dans l'évolution des cours de Bourse. En explorant l'historique des conversations entre le 1er et le 15 mars (avant et après la chute de SVB), les auteurs indiquent que les banques apparaissant le plus dans les discussions ont connu une baisse moyenne de cours supérieure aux autres établissements. Une communauté très présente sur Twitter L'étude se concentre ensuite sur le contenu et le rythme de ces conversations. Entre le 8 et le 13 mars, « les utilisateurs ont posté 6.628 tweets incluant le mot « run » à propos de SVB, environ cinq fois plus » que pour les autres banques concernées par le même type de risque. Ces tweets émanent dans un premier temps davantage d'investisseurs, avant de se répandre ensuite dans la sphère plus large des déposants, ceux-là mêmes qui précipiteront la crise en récupérant leurs fonds. Cela laisse penser que « l'exposition aux médias sociaux a provoqué un risque de panique bancaire, et n'en est pas seulement le reflet », écrivent les auteurs. Dans le cas de SVB, le rôle de Twitter a encore été amplifié par le fait que la banque s'était spécialisée sur une clientèle de start-up. « De nature très connectée, cette communauté de start-up » avait non seulement fortement recours à SVB, « mais démontrait aussi un degré élevé de communication sur Twitter ». LIRE AUSSI : SVB : les régulateurs livrent leur première explication de la crise « Tout s'est effondré beaucoup plus vite que jamais » « Il y a eu quelques tweets, puis tout s'est effondré beaucoup plus vite que jamais auparavant. Et franchement, je pense que les régulateurs ont fait du bon travail en réagissant très rapidement, car normalement, il faut plus de temps pour réagir à ce genre de situation », a déclaré en mars Jane Fraser, la patronne de Citigroup. Le sujet s'est aussi invité aux réunions du printemps du Fonds monétaire international, début avril. « Nous avons vu avec SVB qu'avec les technologies que nous avons aujourd'hui - à la fois en termes de communication et de rapidité d'accès aux comptes bancaires - les paniques bancaires peuvent aller beaucoup plus vite », a insisté le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey.

By |2023-04-21T05:46:15+00:00April 21st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le casse-tête des bornes électriques en immeuble

« Je ne vous ai pas vu à la fête des voisins ! » La vingtaine de copropriétaires d'un immeuble rennais se réunit comme chaque année pour leur assemblée générale. A l'ordre du jour : « Donner des informations sur l'installation de recharge de véhicule électrique. » « Il faut décider rapidement, sinon ce sera l'anarchie », met en garde le gestionnaire de copropriété, qui propose des travaux communs afin d'éviter une addition disparate d'initiatives individuelles. Et de rappeler que l'Union européenne interdira la vente de moteurs thermiques à partir de 2035.  Encore prématuré pour une partie des copropriétaires. L'un d'entre eux fait néanmoins savoir qu'il se pose la question d'acheter une voiture électrique dans les prochaines années. Un autre roule en véhicule de fonction, « et mon entreprise va peut-être nous mettre à l'électrique ». Une troisième pense qu'une borne de recharge sur sa place de parking au sous-sol serait une plus-value pour son appartement qu'elle met en location. Alors OK pour de grands travaux coordonnés, mais il faut choisir entre différents modèles. Pages 5 et 6 du dossier fourni par le syndic. Pour les non-initiés, les termes sont techniques. Une copropriétaire jette des regards à ses voisins, cherchant des complices aussi perdus qu'elle. Le sujet est de toute manière clos pour un an et sera discuté lors de la prochaine assemblée générale.

By |2023-04-18T20:20:55+00:00April 18th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le patron de la SNCF veut faire payer l’aérien pour rénover les rails

Mercredi 12 avril, à l’Assemblée nationale, le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou a proposé de taxer le secteur de l’aérien et le secteur autoroutier pour financer le plan à 100 milliards d’euros promis pour le ferroviaire. Ce montant correspond à l’estimation des besoins lancée par le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui envisageait cette dépense sur quinze ans. Lors de l’annonce du plan, fin février 2023, le gouvernement avait expliqué qu’il se fonderait sur un scénario dit « de planification écologique ». Celui-ci s’éloigne du cadrage budgétaire actuel pour ajouter des investissements jugés « les plus pertinents pour faciliter le report de la route vers les transports collectifs et de la décarbonation ». Mais Jean-Pierre Farandou, sans doute désireux de battre le fer tant qu’il est chaud maintenant que son projet défendu depuis de long mois est validé par l’exécutif, veut accélérer les choses. Et il a déjà désigné ceux qui devraient, selon lui, mettre au pot : l’aérien et les autoroutes. Un chantage de la SNCF ? En effet, le président de la SNCF  a demandé un plan de financement avec des ressources pérennes et « une loi de programmation pluriannuelle » afin de garantir la mise en œuvre du plan. « S’il n’est pas financé, ce projet ne se fera pas », a prévenu Jean-Pierre Farandou, dans une position proche du chantage. Il faut faire appel « à toutes les sources de financement accessibles », a-t-il insisté. Il a ainsi cité les « nouvelles fiscalités européennes autour des quotas carbone » mais aussi des taxes, qui pourraient peser sur les types de transport ayant un « impact plus négatif sur l’environnement ». « Je pense à l’aérien, je pense aux poids lourds et on a aussi les autoroutes qui sont une source de financement importante », a proposé le président du groupe ferroviaire. D’après lui, « une partie de la manne autoroutière pourrait servir à financer le ferroviaire ». Les collectivités locales devraient aussi être mises à contribution pour financer les projets de services express régionaux. Les fameux « RER métropolitains » qu’Emmanuel Macron avait appelé de ses voeux avec « des TER cadencés au quart d’heure » pour « irriguer » les grandes métropoles. La SNCF prendra aussi sa part « à hauteur de sa capacité contributive réelle mais limitée » et avec une « ligne rouge : ne pas revenir au déficit », a insisté Jean-Pierre Farandou. Vers une confrontation aérien/train ? Le patron du groupe public a enfin dit espérer « qu’un large consensus transpartisan puisse créer les conditions nécessaires d’une loi de programmation pluriannuelle ». Et ce afin de conforter « la mise en œuvre de ce plan d’avenir pour les transports ferroviaires de notre pays ». Mais il semble oublier la position du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), un syndicat professionnel de l’aérien revendiquant 50% des compagnies aériennes françaises. Le Scara « refuse l’idée d’être une fois de plus taxé pour financer le plan de développement du transport ferroviaire », avait-il déclaré le 28 février. Et d’ajouter : « Le transport aérien, […] finance à hauteur de 200 M€ par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et […] il sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024 ». Le chemin vers le consensus semble encore long. Les 100 milliards serviront à la régénération et la modernisation du réseau, dont l’âge moyen est de 30 ans en France, « là où en Allemagne il est de 17 ans et en Suisse, qui est une référence européenne en matière de ferroviaire, il est de 15 ans ».

By |2023-04-14T16:07:56+00:00April 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – Bunkers de luxe, refuges blindés… Comment les ultra-riches se préparent à l’effondrement

« L'événement » - ou « The Event », dans la langue de Shakespeare. Voilà comment ce mystérieux club des cinq envisage, ce jour-là, « l’effondrement imminent » des sociétés contemporaines. Réchauffement climatique, guerre nucléaire, pandémie… À une époque où les risques systémiques paraissent chaque jour s’accentuer un peu plus, eux ont déjà choisi leur camp : celui de la fuite en avant. Et ils ne sont pas les seuls. Comme le démontre Douglas Rushkoff dans son nouveau passionnant livre-enquête, Survival of the Richest : Escape fantasies of the tech billionaires (éditions Scribe, pas encore traduit en français), de plus en plus d’ultra-riches établissent en toute discrétion des protocoles pour se réfugier sur des sites entièrement privatisés en cas de « danger ». D’autres optent pour des refuges souterrains ultra-sécurisés, voire des hôtels, censément « autonomes » en alimentation et en électricité. Tous se retrouvent en tout cas dans une sorte de grand fantasme sécessionniste, dans la droite lignée de ce que la pop culture met régulièrement en scène depuis quelques années, de Don’t look up à 2012 en passant par L’effondrement. Capture d'écran du site Oppidum © https://oppidum.ch/ Sauf que le phénomène n’a ici rien de fictionnel, et devrait justement tous nous alerter. C’est d’ailleurs le point central sur lequel insiste Rushkoff dans la première partie de son livre. Avec un style narratif très prenant, l’auteur américain décrit le processus de radicalisation solitaire des milliardaires les plus obsessionnels, désormais persuadés que « l’effondrement » (terme flou que la plupart ne prend même pas la peine de définir) est à leurs portes. Au point de faire passer certains entrepreneurs collapsologues saugrenus pour des doux modérés, à l’image de l’ancien président de la Chambre de commerce américaine en Lettonie, J. C. Cole, aujourd’hui fer de lance d’une entreprise de « fermes refuges » autonomes secrètes dans la région de New York. « Les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent [dans ce secteur] sont ceux qui consistent à faire cavalier seul » L’auteur américain Douglas Rushkoff Partager sur Twitter Partager sur Facebook Pourtant engagé dans un business model clairement effondriste, ce dernier n’a ainsi « réussi à convaincre personne d’investir dans ses fermes » pour l’instant, tout simplement parce que « les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent [dans ce secteur] sont ceux qui n’ont aucun élément coopératif et qui consistent, au contraire, à faire cavalier seul », écrit Rushkoff. « La plupart des milliardaires ‘préparateurs’ [‘preppers’, littéralement ‘ceux qui se préparent’, ndlr] ne veulent pas apprendre à s’entendre avec une communauté d’agriculteurs ou, pire, dépenser leurs profits pour financer un programme national de résilience alimentaire, observe avec effarement l’écrivain. L’état d’esprit qui les anime (…) consiste moins à prévenir de tels dilemmes moraux qu’à les garder hors de leur champ de vision. » Sauver sa peau Agences immobilières spécialisées dans les logements « résistants aux catastrophes », entreprises du BTP tournées vers les « habitations souterraines », sociétés de sécurité privée offrant toutes sortes de « gestion des risques »… C’est une véritable économie parallèle que décrit l’auteur de Program or be Programmed: Ten Commands for a Digital Age (2010, éditions OR Books). Entre autres cas d’études saisissants, le livre prend notamment l’exemple des refuges Oppidum, en République tchèque, sorte de suites hôtelières souterraines de luxe qui prétendent entretenir la « santé psychologique à long terme » de leurs résidents grâce à des « ampoules imitant la lumière naturelle, des piscines, des jardins artificiels et des caves à vin ». Et peu importe si les « menaces » que cette débauche de moyens est censée préparer restent largement imprévisibles ; peu importe si les îles privées que certains convoitent sont menacées par la montée des eaux ; peu importe si systèmes de sécurité de ces projets s’avèrent déjà défaillants : l’essentiel est pour eux « d’essayer » de sauver leur peau. Capture d'écran du site Oppidum © https://oppidum.ch/ Que retenir exactement de ce terrifiant voyage ? Sans doute que les protagonistes de ce nouveau monde sont en réalité « les grands perdants » de leur propre jeu. Dans son ultime chapitre, l’auteur boucle ainsi son récit par un plaidoyer (un peu classique) pour la coopération et l’entraide, seule solution face à ces stratégies communautaires aussi « pitoyables » que vouées à l’échec. « Les milliardaires qui m’ont fait venir au milieu du désert pour évaluer leurs bunkers ne sont pas tant les vainqueurs de cette économie que les victimes de ses règles perverses. Ils ont succombé à un état d’esprit où ‘gagner’ signifie gagner suffisamment d’argent pour se protéger des dommages qu’ils créent… en gagnant de l’argent de cette façon », analyse avec une pointe d’ironie Rushkoff. Et d’en conclure : « Le bunker du milliardaire correspond moins à une stratégie durable qu’à une métaphore de leur approche complètement déconnectée de la vie. Le style de vie qu’il implique ressemble plus à celui d’une forteresse assiégée qu’à celui d’une oasis accueillante. » Comme les relents d’une certaine mauvaise conscience.

By |2023-04-12T21:43:09+00:00April 12th, 2023|Scoop.it|0 Comments