Haro sur les chansons créées par des robots. Spotify vient de supprimer des dizaines de milliers de morceaux de musique générés par de l’intelligence artificielle.
Le géant du streaming a ainsi retiré environ 7 % des titres qui avaient été téléchargés par Boomy, une start-up permettant de créer des musiques, selon le « Financial Times » , soit l’équivalent de dizaines de milliers de morceaux.
L’industrie de la musique est de plus en plus confrontée à la montée en puissance des chansons générées par l’IA. De nombreux outils de composition automatisée sont accessibles en ligne au grand public, Et, la menace de l’IA a d’ailleurs été largement mise en avant dans un récent rapport de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi).
D’après le quotidien britannique, c’est Universal Music qui a pointé du doigt une activité suspecte sur Boomy. Lancé il y a deux ans, Boomy permet de créer des musiques en quelques minutes, à partir de certains sons et ambiances, en modifiant le tempo, en ajoutant des paroles etc. Celles-ci peuvent ensuite être téléchargées sur les plateformes de streaming et générer des revenus. La société, basée en Californie, affirme que ses utilisateurs ont créé plus de 14 millions de chansons. Boomy est en discussion avec Spotify sur son catalogue.
Streaming artificiel
Le FT explique que les chansons de Boomy ont été retirées en raison d’une suspicion de « streaming artificiel » : des robots en ligne se faisant en plus passer pour des auditeurs humains afin de gonfler l’audience.
En France, selon une étude du Centre national de la musique , les plateformes comme Deezer, Spotify et Qobuz compteraient entre 1 % et 3 % de streams considérés comme frauduleux en 2021.
« C’est un véritable fléau. Depuis que Spotify a cherché à s’ouvrir à tous, pour et pas seulement aux majors, il est confronté à des individus qui utilisent les bots pour gonfler l’audience de morceaux qui n’ont rien d’artistique », souligne Alice Enders, du cabinet Enders Analysis. Selon elle, il y a de plus en plus de clips de 30 secondes sur la plate-forme, sans doute générée par de l’IA. La part des streams des majors et des labels indépendants est ainsi passée de 85 % en 2018 à 75 % en 2022.
Dans ce quart restant, « il y a certes des musiciens amateurs, qui utilisent des bots pour grimper et se faire repérer de maisons de disques, mais aussi de plus en plus d’escrocs qui cherchent à siphonner les revenus d’authentiques créateurs », dit-elle.
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