La France a vu déferler ces dernières années une avalanche de logiciels de comptabilité carbone à destination des entreprises. Ils s’appellent Sweep , Greenly , Carbo ou Sami et ont pour point commun d’automatiser la réalisation d’un bilan carbone – ou « bilan GES ».

Cependant, depuis peu, d’autres pépites font le choix de cibler des secteurs en particulier : mode, alimentation, bâtiment, finance… ou encore d’avoir une entrée par poste d’émission, comme Fruggr, spécialisée sur l’empreinte du numérique depuis 2020.
« Beaucoup d’entreprises ont déjà fait un bilan carbone, mais elles vont avoir besoin de passer à l’action avec une analyse plus fine. Je suis convaincu que nous allons vers plus d’acteurs verticaux », considère Frederick Marchand, le cofondateur de la jeune pousse, qui vient de publier son « rapport d’impact ».

Complémentaires ou très sectorielles
Il en ressort notamment que la start-up, agréée Esus, affiche un score de 66/100 dans la réduction de l’empreinte carbone de ses clients, avec un objectif, à terme, de 80/100. Dans le détail, certains comme L’Oréal ou Dorval Asset Management ont réduit de 30 % en moyenne leur empreinte numérique. L’Ademe, un autre de ses clients, lui, de 20 % environ.
Au-delà de l’empreinte carbone et de l’analyse du cycle de vie (ACV) du numérique, la start-up développe aussi une analyse sociale (inclusivité, accessibilité, sobriété…) cette fois-ci plus ardue à mettre en place. La jeune pousse cible en particulier les grands comptes, au nombre de 30 dans son portefeuille, avec des revenus annuels récurrents de 2,5 millions d’euros et se voit comme une brique complémentaire des start-up généralistes du bilan carbone.
D’autres font le choix d’attaquer un angle très sectoriel. C’est le cas de Carbonfact, plateforme spécialisée dans la mode. « Le fait d’être verticalisé nous permet de nous connecter facilement aux logiciels métiers de l’industrie ciblée, d’avoir une précision de calcul car nous sommes habitués à traiter des matériaux ou des procédés industriels spécifiques », liste Marc Laurent, le cofondateur, qui développe une approche « physique » dans la méthodologie, en opposition à l’approche « monétaire ».
Dans le détail, la première intègre le calcul d’émissions de CO² à partir des réalités physiques (distances parcourues, kWh consommés…), la seconde, plus imprécise mais rapide, associe un coût économique aux émissions de carbone. Sans oublier, souligne l’entrepreneur, une base de données propriétaire utile pour les informations qui pourraient manquer chez certains clients.

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