Pour imaginer de nouveaux services cette année, Dara Khosrowshahi a visiblement pensé à sa famille. A l’occasion de leur présentation, mercredi à New York, le PDG de la plateforme de VTC et de livraison, père « d’un ado et de deux préados », a lancé « Uber Teens », un service de courses en VTC pour les 13-17 ans se déplaçant seuls. Il intègre « d’incroyables fonctions de sécurité, depuis la réservation jusqu’à la fin du voyage, afin que les parents puissent avoir l’esprit tranquille, ce qui n’a pas de prix », a-t-il promis. 

Jusqu’à présent, commander une course sur Uber pour un mineur et l’accepter pour un chauffeur pouvait se pratiquer, mais en contrevenant aux conditions d’utilisation de la plateforme, qui réserve son usage aux plus de 18 ans. Le service sera ouvert dans une douzaine de villes américaines et au Canada, mais un profil « famille » est aussi lancé pour Uber Eats partout dans le monde et pour Uber en France. Dara Khosrowshahi a par ailleurs pensé à sa « belle-mère » et ainsi aux personnes plus âgées peu à l’aise avec les applis, en annonçant le lancement d’un numéro gratuit aux Etats-Unis pour réserver des courses…
Uber, qui s’était un temps aventuré dans les voitures autonomes ou les vélos électriques, poursuit ainsi son recentrage sur le coeur de ses activités de service : « vous emmener là où vous voulez et vous apporter ce que vous voulez ». Pendant la pandémie, le transport par VTC avait sombré tandis que la livraison de repas avec Uber Eats grimpait en flèche. L’enjeu est maintenant de faire progresser les deux activités en parallèle, et d’étendre les services et la clientèle en cercles concentriques autour des deux métiers de base.

Réservation de billet d’avion
Dans le transport, Uber expérimente ainsi quelques nouveaux territoires, comme la location de bateaux en Grèce cet été ou la possibilité de réserver ses billets d’avion directement sur l’app au Royaume-Uni. L’entreprise de San Francisco met aussi en avant l’organisation des courses par des tiers (les conciergeries d’hôtels, après les entreprises) ou la répartition facilitée des factures pour les courses à plusieurs – en fonction du temps passé dans le VTC.
Le paysage concurrentiel est aussi un peu plus dégagé. Dans la mobilité, Lyft, concurrent direct d’Uber sur le marché américain, est dans un entre-deux fragile, avec un nouveau patron qui vient de supprimer un quart des effectifs et d’indiquer que l’entreprise était « ouverte à des offres ». Pour tempérer les critiques des taxis, Uber a aussi noué des accords, notamment à New York où il agrège leur offre sur son application.

Rentabilité opérationnelle
Au premier trimestre, Uber a surpris positivement les analystes financiers. La valeur des réservations de VTC et des livraisons a bondi de 19 %, à 31,4 milliards de dollars, répartie à parité entre ses deux activités phares. Son chiffre d’affaires a bondi de 29 %, à 8,8 milliards de dollars. Mais c’est surtout sa rentabilité opérationnelle qui s’est nettement améliorée, avec un Ebitda ajusté de 761 millions de dollars, multiplié par 4,5 sur un an. Au deuxième trimestre, le groupe californien prévoit de le porter entre 800 et 850 millions de dollars.
« C’est une marge de 11,1 %, contre 5,6 % attendus par les analystes », et la démonstration qu’Uber « est parvenu à équilibrer sa stratégie de croissance tout en gérant ses coûts », note Dan Ives, analyste pour Wedbush. « Il s’agit d’un grand pas dans la bonne direction pour Uber, car Dara & Co. sont convaincus que l’entreprise continuera à se développer de manière agressive tout en augmentant sa rentabilité à un rythme impressionnant », poursuit-il. Malgré la vente de sa participation dans le « Google russe » Yandex, Uber affiche toutefois une nouvelle perte nette de 157 millions de dollars au premier trimestre.

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