Dans le débat foisonnant sur la responsabilité environnementale des groupes pétroliers, un sujet commence à émerger, celui de « réparations » . Portée par plusieurs ONG, cette question est l’objet d’une étude réalisée par deux chercheurs, Marco Grasso de l’université de Milan, et Richard Heede, du Climate Accountability Institute, et publiée vendredi. Ils ont tenté de calculer, sous l’égide de l’organisation One Earth, la part que devrait payer chacun des 21 plus gros pétroliers au monde selon les dommages qu’ils causent à l’environnement.

Pour déterminer ces « réparations », les deux chercheurs sont remontés jusqu’en 1988, date à laquelle le GIEC est créé et la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique évoquée par le scientifique de la Nasa, James Hansen, lors d’auditions devant le Congrès américain. Un tiers des dommages sont alors attribués aux entreprises (de manière « conservatrice », selon le rapport), un tiers aux gouvernements et un tiers aux consommateurs. Un montant à payer est ensuite attribué à chaque entreprise, sur l’ensemble de la facture environnementale couvrant la période 2025-2050, selon la part d’émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités fossiles entre 1988 et 2022.

209 milliards par an
Une distinction a été faite entre les groupes situés dans les pays riches, ceux situés dans des pays intermédiaires (Russie, Chine, Mexique…) et ceux situés dans les pays en développement (Inde, Iran, Venezuela). Selon l’étude, ces derniers doivent être exemptés de réparations car ils contribuent au développement économique de leur population. « Les peuples de ces pays ont besoin de bénéfices maximaux de la part des groupes pétroliers », écrivent ainsi les chercheurs.
L’étude en vient à la conclusion que, pour réparer les dommages causés à l’environnement, les 21 plus gros pétroliers devraient verser un total de 209 milliards de dollars par an entre 2025 et 2050, date à laquelle a été fixé l’objectif de neutralité carbone.

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