Google monte au créneau contre les pratiques de Microsoft dans le cloud. Dans un entretien aux « Echos », Amit Zavery, le vice-président de Google Cloud, attaque ouvertement son concurrent, alors que Sundar Pichai, le PDG d’Alphabet (la maison mère de Google) est lui-même attendu à Bruxelles cette semaine.

« Je suis très inquiet du comportement anticoncurrentiel de Microsoft qui utilise son leadership et sa base d’installation pour vendre ses produits dans le cloud, affirme Amit Zavery. Si rien n’est fait rapidement, le marché de l’informatique dématérialisée sera dominé par Azure [la plateforme star de Microsoft, NDLR] et ils augmenteront les prix, comme ils l’ont fait pour d’autres produits dans le passé. »

La Commission européenne s’est déjà saisie du sujet, alertée par plusieurs plaintes dont celle du français OVHcloud, avec qui Microsoft serait proche d’un accord à l’amiable aujourd’hui, selon Reuters. Mais aussi, celle du CISPE, représentant des fournisseurs européens, mais qui compte aussi Amazon. L’exécutif européen sonde actuellement les acteurs pour vérifier si Microsoft n’abuse pas de sa position dominante dans les logiciels en ligne pour évincer ses concurrents.

Frais de licences
Amit Zavery, lui, en est déjà convaincu. Il pointe du doigt les « restrictions de licences » et les « ventes liées » de Microsoft. En cause, les frais de licence supplémentaires facturés par le géant de Redmond pour utiliser ses logiciels incontournables, Windows et Office, avec des fournisseurs de cloud concurrents.
« Un client détenteur de licences Microsoft, qui veut les transférer sur le cloud d’un concurrent, est confronté à une série de restrictions, de taxes, de frais, voire d’interdictions, qui n’existaient pas auparavant, accuse Amit Zavery. Dans toute l’Europe, et notamment des entreprises françaises, on nous dit qu’il est difficile de choisir Google ou d’autres fournisseurs locaux, à cause de ces restrictions. »

« Teams, pas le meilleur produit au monde »
Sous pression, Microsoft avait annoncé revoir sa politique de licences sur le Vieux Continent, il y a un an. « Nous avons démontré notre volonté de répondre à toute préoccupation valable concernant nos conditions de licence cloud. Dans le monde, plus de 100 fournisseurs de cloud, dont 75 sont basés en Europe, ont déjà profité de nos récents changements de licence, indique un porte-parole de Microsoft. Nous continuons à écouter et à apprendre afin de répondre aux besoins des fournisseurs de cloud européens et nous sommes ouverts à discuter et à résoudre toute préoccupation valable restante. »

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