Nous avons vu dans une chronique précédente comment le modèle circulaire peut propulser le tourisme vers la durabilité, dans une introduction de l’économie circulaire et de ses solutions. Dans cette suite, nous allons explorer les avantages que peuvent en tirer les entreprises touristiques, afin de mettre à nu cette balance des “pour et des contre” pour faire le premier pas vers le modèle circulaire. L’ambition est qu’un jour, there’s no alternative pour adopter la transition au moment de développer un projet ou une activité.

Comptabilité et cohérence sur les Objectifs de Développement Durable
Selon une étude de Patrick Schröder, l’économie circulaire vient se positionner comme un élément clé dans la quête des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030. Ce modèle, présentant un nouveau paradigme en opposition avec l’économie linéaire de la consommation (matières premières extraites, transformées, utilisées, éliminées), donne les bases nécessaires pour atteindre au moins 8 des ODD :

6 – Eau propre et assainissement
8 – Travail décent et croissance économique
9 – Industrie, innovation et infrastructure
11 – Villes et communautés durables
12 – Production et consommation responsables
13 – Action climatique
14 – Vie sous-marine
15 – Vie des écosystèmes terrestres

  • Quadruples avantages au compteur
    On remarque ainsi les bénéfices qu’une telle implémentation pourrait apporter à la gouvernance du territoire qui adopterait le concept d’économie circulaire. Le tourisme étant directement lié aux dynamiques territoriales, il bénéficierait directement de ce modèle vertueux pour se développer en alignement avec les enjeux de la durabilité. Et qu’en est-il des entreprises ? L’adoption de telles mesures pour une activité dépend grandement des bénéfices qui peuvent être obtenus, on en retient 4 : 

    Investissement et économie de coûts
    Certaines technologies ou nouvelles organisations peuvent paraître coûteuses dans leur mise en place, mais qui, selon une vision long terme, représentent uniquement un investissement pour réaliser d’importantes économies. Dans le cadre des entreprises touristiques, nous pouvons retrouver par exemple la mise en œuvre de mesures d’économie d’énergie et d’eau ou de chaînes d’approvisionnement locales. À l’exemple du groupe Hilton et l’Intercontinental Hotel Group (IHG) qui auraient pu obtenir une réduction de leurs émissions de CO2, de leur consommation d’énergie et d’eau ainsi que leur production de déchets, par le développement d’innovations pour la réduction d’impacts environnementaux dans tous leurs départements.

    Nouvelles opportunités de revenus
    L’économie circulaire offre également de nouvelles opportunités de revenus pour les entreprises touristiques en y incluant de nouveaux produits et services à valeur ajoutée pour les clients, basés sur des pratiques circulaires. Par exemple, un hôtel peut proposer des repas élaborés à partir d’aliments récupérés auprès de marchés locaux ou de producteurs locaux, ou encore offrir des visites guidées en collaboration avec les locaux, afin d’améliorer l’expérience des voyageurs.

    Réputation et image de marque
    En mettant en place des initiatives en faveur des enjeux socio environnementaux que l’on rencontre aujourd’hui, les entreprises permettent de véhiculer une meilleure image aux yeux du public. La sensibilisation est telle depuis plus d’une décennie maintenant, que les clients portent davantage de préférences aux entreprises engagées, aux entreprises dites “vertes”. Néanmoins, cet avantage s’est notamment avéré puissant aux yeux des entreprises, et a donné lieu à des dérives telles que le Green Washing.

    Amélioration des avantages sociaux 
    L’effet boule de neige a tout son mérite, et les actions mises en place par les entreprises dépassent parfois le cadre de l’activité touristique et ont des impacts positifs sur les avantages sociaux. À l’image, entre autres, de la création d’emplois, de l’amélioration de la qualité de vie des locaux et de la qualité de l’expérience client, l’interdépendance des dimensions du secteur touristique donne place à une prolifération vertueuse. Néanmoins, ces résultats sont difficilement prévisibles par les entreprises, tout comme mesurable, ce qui fait perdre de la valeur à cet avantage aux yeux des entreprises à l’heure d’adopter des stratégies.

    Argumentation et pression du “tôt ou tard”
    En plus des avantages qui permettent de peser sur la balance, nous pouvons de même y ajouter les pressions qui poussent à agir. Au fil des réflexions, des études et des mesures appliquées, les entreprises du tourisme se retrouvent petit à petit sous la contrainte, voire l’obligation, d’adhérer au modèle circulaire ou certaines de ses composantes. En effet, la plupart des experts du secteur du tourisme défendent le caractère inévitable de résultantes du processus de transition et d’évolution de la société :

  • La demande, car le coût croissant des ressources naturelles et des matières premières, par leur raréfaction, est une réalité à affronter.
  • Les obligations, suite aux nouvelles mesures réglementaires qui favorisent la durabilité des entreprises et pénalisent les pratiques non-respectueuses de l’environnement.
  • Les opportunités économiques, qui bloquent les argumentaires financiers contre la transition, grâce aux initiatives gouvernementales et institutionnelles qui octroient des aides et des fonds pour l’implémentation de l’économie circulaire et le développement du tourisme durable (ex : Fonds Européen Next Generation).
    Inspiration et modèles existants 
    Parmi les principaux modèles économiques circulaires qui existent déjà dans le secteur du tourisme, nous retrouvons :
  • Approvisionnements circulaires : avec l’utilisation d’énergies renouvelables, de biomasse ou de matériaux recyclables au lieu de ressources périssables.
  • Récupération des ressources : grâce à l’obtention d’énergie et de ressources utiles à partir de déchets ou de produits résiduels.
  • Optimisation du cycle de vie des produits et des composants : par la réparation, l’amélioration, la réutilisation et la revente.
  • Mise en commun : avec l’augmentation du niveau d’utilisation des produits en donnant collectivement accès à leur utilisation et leur propriété.
  • Servitisation des produits : en fournissant un accès à des produits comme étant un service, dont la propriété est conservée, en échange d’un paiement pour l’utilisation des produits.

    L’adoption de l’économie circulaire offre ainsi de nombreux avantages aux entreprises touristiques. En intégrant les principes de ce modèle, les entreprises touristiques peuvent concilier rentabilité économique, responsabilité sociale et préservation de l’environnement, contribuant ainsi à un avenir durable et équilibré pour le secteur.

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