Monthly Archives: May 2023

Climat : la France doit se préparer à l’éventualité d’un violent réchauffement

L'annonce avait secoué. Il y a quelques semaines, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait estimé que la France devait se préparer à un réchauffement climatique qui pourrait être de +4 °C d'ici à la fin du siècle. Loin donc des scénarios sur lesquels reposaient jusqu'ici les plans nationaux d'adaptation du pays, établis sur l'idée que l'objectif de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement en deçà de +2 °C, voire 1,5 °C, serait tenu sur le plan mondial. « Nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous », a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse ce jeudi. « Et quand bien même nous réussirions à tenir tous les objectifs de baisse des émissions en 2030 et de neutralité carbone en 2050, la vérité est qu'actuellement, même si l'Europe a commencé à réduire ses émissions de l'ordre de 30 % et qu'elle doit intensifier ses efforts, la pente globale sur laquelle nous sommes n'est pas le respect de l'Accord de Paris, mais une augmentation des températures comprises entre 2,8 °C et 3,2 °C ». Affronter la réalité Or, quand on prend un chiffre mondial, il faut globalement ajouter 50 % pour savoir l'effet en France de ce réchauffement, a-t-il précisé. Une métropole à +4 °C : c'est l'emballement dépeint dès 2021 par les experts de Météo France à partir des travaux du Giec, sans actions fortes du monde pour contrôler les émissions de CO2. Un climat inconnu, qui serait alors ravageur si l'Hexagone ne s'adapte pas. Ce jeudi, les 50 membres du Conseil national de la transition écologique (CNTE), qui regroupe des représentants de syndicats, d'organisations patronales, d'ONG, de collectivités et des parlementaires, se sont accordés pour dire qu'une telle hypothèse devait être retenue pour la nouvelle trajectoire d'adaptation de la France au changement climatique. Ils proposent qu'elle soit définie dans la loi de programmation énergie-climat (attendue à l'automne) et serve de référence à toutes les actions d'adaptation à mener. Et invite le gouvernement à la décliner localement. LIRE AUSSI : Climat : la France est mal armée pour faire face aux crises à venir Ce verdict a été rendu « à l'unanimité » par l'instance de dialogue, tient à préciser le sénateur Ronan Dantec et vice-président de la commission spécialisée du CNTE consacrée à l'adaptation. « Ça dit un consensus aujourd'hui de la société française dans sa prise de conscience qu'il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide ». Le prochain plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) actuellement en préparation, qui sera rendu public en fin d'année, devra donc évaluer les impacts, les coûts, les conséquences assurantielles en termes de survenance des risques ou d'évolution des réglementations pour les infrastructures, a détaillé Christophe Béchu. L'objectif ? « Avoir une résilience qui nous permette de faire face à des températures nettement plus élevées que celles sur lesquelles nous [étions] calés ». Gestion des vagues de chaleur Car un réchauffement à +4 °C c'est un mercure qui peut atteindre 50 °C, mais aussi une multiplication des feux de forêts et une montée des eaux plus importante , pointe le ministre. Le futur plan s'attaquera à quatre grandes priorités : protéger les Français et notamment leur santé, adapter l'économie (« plus la température augmente, moins il sera viable d'avoir des stations de ski à basse altitude », expose Christophe Béchu) et l'agriculture, assurer la continuité des infrastructures et des services essentiels, dans les transports, l'énergie, les télécommunications, eau potable, écoles, etc., et enfin protéger les milieux naturels comme culturels, c'est-à-dire le patrimoine. C'est un changement profond. La France est longtemps restée dans la gestion de crise , s'adaptant surtout au coup par coup, expliquait l'an passé aux « Echos » la géographe Magali Reghezza, spécialiste de l'environnement et des catastrophes naturelles. LIRE AUSSI : Erosion du littoral : le gouvernement s'attaque à l'épineuse question financière Réchauffement climatique : les prévisions alarmistes de Météo France « A partir du moment où on a une trajectoire claire fixée par l'Etat, cela signifie que dans toute décision publique, on ne prend plus uniquement les données passées, mais aussi les données prévisibles. Ca sera une différence fondamentale », souligne Ronan Dantec. Selon lui, « cela se chiffrera aussi en milliards économisés en évitant la mal-adaptation au changement climatique, car on se sera posé les bonnes questions ». Christophe Béchu entend maintenant « mettre en consultation les 4 °C » afin de « partager cette réalité avec les Français ». Un document sera rendu public d'ici à quinze jours. Avant fin mai, un « plan national de gestion des vagues de chaleur » doté de plusieurs dizaines de mesures suivra. Avec la promesse d'être la « première conséquence concrète de cette adaptation ».

By |2023-05-05T09:50:44+00:00May 5th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Airbnb se renouvelle avec son concept d’origine –

Le géant californien dévoile sa feuille de route pour l’été 2023. Au total, la société annonce plus de 50 nouveautés et parle de la mise à jour la plus importante depuis sa création. La première concerne une nouvelle catégorie d’hébergement nommée « Les Chambres ». Cette option permet aux voyageurs de louer une chambre privée chez l’habitant (ce qui était déjà possible), mais surtout d’en savoir plus sur les personnes qui les accueillent. Chaque annonce de chambre privée dispose désormais d’un passeport d’hôte qui permet aux voyageurs de faire connaissance avec leur hôte avant de réserver. De nouvelles fonctionnalités de respect de la vie privée ont également été ajoutées. Pour le groupe : « À l’origine, Airbnb permettait simplement de séjourner dans une chambre mise à disposition chez un hôte[…]Cette idée est aujourd’hui plus importante que jamais. Le contexte économique actuel pousse à voyager à moindre coût. Et après plusieurs années d’isolement pendant la pandémie, créer des liens et vivre des expériences authentiques est devenu une priorité. » Le PDG et fondateur d’Airbnb, Brian Chesky ajoute : « Avec les Chambres, nous renouons avec le concept qui a tout déclenché, avec notre philosophie fondatrice de partage ».  Des filtres repensés et des crédits instantanés En parallèle, la plateforme annonce avoir repensé au filtre « Type de logement », pour permettre aux utilisateurs de passer facilement des chambres privées aux logements entiers, ou d’afficher tous les types de logements disponibles. Les cartes ont également été optimisées pour que l’affichage des repères, des résultats et des prix soit plus lisible. Enfin, le groupe permet désormais de bénéficier d’un crédit instantané à valoir sur une nouvelle réservation en cas d’annulation de la part de l’hôte dans les 30 jours précédant l’arrivée. « Des millions de personnes nous ont fait part de leurs conseils pour améliorer Airbnb. Nous les avons écoutés. Aujourd’hui, nous lançons la mise à jour la plus complète de notre histoire », conclut Brian Chesky.

By |2023-05-03T21:11:00+00:00May 3rd, 2023|Scoop.it|0 Comments

Ouigo : en dix ans, le TGV low cost a fait ses preuves à la SNCF

Inaugurée sur un axe assez confidentiel (Marseille et Montpellier au départ de la gare de Marne-la-Vallée, éloignée de Paris), l'offre s'est très sensiblement étoffée, par exemple vers Lille, Strasbourg, Bordeaux, et récemment Brest ou Perpignan, en complément des services classiques du TGV Inoui. Soit plus de 60 destinations , en France et en Espagne depuis 2021. « Chaque fois que l'on place Ouigo sur un axe, le trafic ferroviaire progresse de 20 % », résume Alain Krakovitch, le directeur des TGV et Intercités. 12 nouvelles rames attendues Avec ces nouvelles dessertes, Ouigo représente aujourd'hui 20 % de l'offre totale de la SNCF sur la grande vitesse, part qui doit grimper à 25 % d'ici peu. Et à horizon 2030, le trafic low cost visé est de 50 millions de clients par an, un doublement par rapport aux 25 millions actuels. D'ici là, la SNCF devrait faire son entrée sur le marché domestique italien, ce que la direction ne confirme pas encore officiellement. Le parc de rames bleues dédiées à Ouigo (des TGV duplex Alstom issus de la flotte Inoui en circulation) doit passer de 38 à 50 unités d'ici à 2027. En supprimant les premières classes, les voitures-bars et en serrant les espaces à bagages, le transporteur peut ainsi aligner 1.268 places par train (25 % de plus qu'un Inoui), avec les TGV accouplés par deux. LIRE AUSSI : Assainie, la SNCF publie des profits records Eurostar absorbe Thalys après un passage à vide historique A l'image de l'évolution de la gamme Dacia , lancée en 2004 dans l'ombre de Renault pour conquérir de nouvelles clientèles, Ouigo s'est aussi un peu embourgeoisé au fil du temps. Les TGV bleus ne sont plus reclus hors de la capitale, mais desservent désormais les grandes gares parisiennes (Montparnasse, Lyon, Paris-Est, gare du Nord) malgré le risque de cannibalisation des TGV « classiques ». Et il est désormais possible de choisir son siège, d'acheter un forfait de divertissement ou d'échanger des billets non utilisés. Ne pas dévier du modèle « Mais tandis que les low cost dans l'aérien peuvent tirer jusqu'à 30 % de leurs revenus avec diverses options, nous veillons à ne pas aller si loin, et les options ne représentent que 6 % des revenus de Ouigo », selon Jérôme Laffon, le directeur de la branche à bas tarifs. La direction tient plus que tout à ne pas dévier de son modèle économique, avec des rames qui roulent 700.000 km par an (le double des autres TGV), et une maintenance assurée à 100 % la nuit. Des cadences qui ne collent pas toujours avec les horaires recherchés par la clientèle affaires, mais permettant de proposer des prix bas. LIRE AUSSI : Touchée par les grèves, la SNCF fait le dos rond « Ouigo réalise un Ebitda nettement positif, un résultat qui nous permet d'assumer de nouveaux investissements », poursuit Alain Krakovitch. Et dans une période marquée par les soucis de pouvoir d'achat et d'érosion monétaire, le prix reste plus que jamais le nerf de la guerre . D'autant que de nouveaux concurrents, absents en 2013, sont apparus ou montés en puissance sur le segment du transport low cost, comme les « cars Macron » ou le covoiturage.

By |2023-05-03T16:32:00+00:00May 3rd, 2023|Scoop.it|0 Comments