Bientôt vous n’aurez plus besoin de sortir ni carte bancaire, ni téléphone, ni montre connectée pour payer en magasin. Un simple geste de la main suffira. Payer avec la paume de la main pourrait en effet devenir une réalité quotidienne dans les prochaines années.

Concrètement, l’utilisateur associe une fois son moyen de paiement de prédilection (carte bancaire, portefeuille électronique, programme de fidélité, abonnement ou autre) à l’image de sa main, ce qui prend une trentaine de secondes. Lorsque l’utilisateur veut payer en magasin, il n’a plus qu’à présenter sa paume de main sur un lecteur.

Association du moyen de paiement
Amazon a été le premier à lancer sa solution Amazon One en 2020 aux Etats-Unis, aujourd’hui déployée dans 150 magasins de la chaîne de supermarchés Whole Foods ainsi que dans certains magasins Amazon, des restaurants et des stades.
La banque américaine JP Morgan y travaille également, estimant que l’ensemble des paiements biométriques pourrait représenter 5.800 milliards de dollars d’ici à 2026.
En France, le spécialiste des terminaux de paiement Ingenico travaille d’arrache-pied depuis trois ans pour perfectionner cette solution en partenariat avec le groupe Fujitsu Frontech Amérique du Nord.
« Nous avons développé une solution et nous travaillons avec les schémas de paiement pour la certifier, explique Michel Léger, vice-président exécutif mondial du développement des solutions chez Ingenico. Nous sommes également en discussion avec des commerçants en Amérique du Nord et nous devrions lancer des essais de terrain dans certains magasins avant la fin de l’année. »
L’identification par la paume de la main a un énorme avantage en matière de paiement, c’est qu’elle est encore plus sécurisée que celle par empreinte digitale, reconnaissance faciale ou encore par l’iris de l’oeil, selon les spécialistes. Chaque empreinte palmaire est en effet unique et le capteur développé par Ingenico peut distinguer la pression sanguine. Impossible donc de payer… avec une simple photo de main.
Une trentaine de secondes suffisent pour associer son empreinte palmaire à son moyen de paiement sur un premier appareil.Ingenico
Cette méthode est perçue comme moins intrusive que la reconnaissance faciale et elle rétablit un geste actif de paiement, ce qui a tendance à rassurer certains clients. « Le visage ne dit rien des intentions de l’utilisateur, contrairement au geste de placer sa paume de main sur un capteur », explique Frédéric Vieren, responsable du département R&D de Worldline, le spécialiste français des services de paiement, qui expérimente également ce type de solution avec des partenaires français et européens.

Raccourcir les files d’attente
Le geste est très rapide une fois que l’utilisateur est enrôlé, ce qui peut permettre de fluidifier les lignes de caisses de grands magasins ou les files d’attente dans certaines situations. Ça peut être le cas lors de concerts, dans des stades de sport ou encore des parcs d’attractions.

Cette méthode est aussi plus inclusive, car il n’y a pas besoin de smartphone ou de mot de passe, met en avant Frédéric Vieren.

Pour l’instant, le paiement palmaire n’en est qu’à l’étape de test et il faudra ensuite faire évoluer la réglementation et établir des standards de sécurité. Mais d’ici quelques années, il pourrait bien devenir une réalité en France.

Marion Heilmann

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr