« Les conditions ne sont plus réunies, affirme Thierry Blandinières, le directeur général d’InVivo. Le groupe Casino, aujourd’hui, n’est plus celui qu’il était en février. La dette s’est alourdie de 1,2 milliard depuis. L’enseigne a perdu des parts de marché. Et surtout, depuis le 26 mai, il y a une procédure de conciliation avec les créanciers. Techniquement, on ne pouvait plus avancer », explique le dirigeant.

Lignes à ne pas franchir
« En outre, nous nous étions fixé un certain nombre de lignes rouges à ne pas franchir, parmi lesquelles la dette française de Casino qui ne devait pas dépasser deux fois l’Ebitda. Mais aujourd’hui, l’Ebitda n’est pas stabilisé », précise le patron d’InVivo.
Le retrait du groupe coopératif n’aurait pas pour origine un soudain blocage de ses administrateurs, affirme le directeur général. « Nous avons toujours été parfaitement en phase sur ce sujet », poursuit Thierry Blandinières. « Il n’y pas l’épaisseur d’un trait entre les positions du conseil et celles du comex », confirme une personne proche du dossier.

Pas de cash
Les coopérateurs n’ont-ils pas calé au moment de franchir l’obstacle du financement du projet, alors qu’InVivo a acheté le groupe Soufflet pour 2,2 milliards d’euros il y a deux ans et qu’il vient de lancer une OPA amicale à 1 milliard d’euros sur le producteur australien de malt, United Malt Group (UMG) ? « En aucune façon, martèle Thierry Blandinières. Il n’a jamais été question d’apporter de l’argent frais dans le dossier Casino. Il a toujours été très clair que nous voulions procéder par échange de titres. »
Aujourd’hui, InVivo observe la tournure des événements, qui se précipitent avec la restructuration de la dette de Casino et la conciliation ouverte dans ce sens avec les créanciers. En fonction, il espère revenir dans les discussions, pour remettre sur la table l’idée d’une centrale d’achats commune spécialisée dans les produits frais et locaux , avec des « corners » indépendants dans les points de vente de Casino.

« Teract conserve son projet industriel. L’alignement est total avec les administrateurs d’InVivo. Si la dette de Casino est apurée, on reprendra ce projet. Notre ambition pour la filière demeure intacte, avec Intermarché qui a racheté 118 magasins à Casino. Nous avons signé un partenariat avec eux pour ouvrir des boulangeries Louise » dans leurs magasins.

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