Dans l’étude publiée ce mercredi, le taux net d’emploi atteint 90,5 %, gagnant ainsi 0,7 point en un an, après une augmentation de 10,7 points entre 2021 et 2022. La hausse est surtout tirée par le taux d’insertion « particulièrement élevé » des élèves ingénieurs qui s’améliore de 2 points pour atteindre 93,1 %. Les écoles de management enregistrent un léger recul (-0,9 point).

Recrutés avant d’être diplômés
Le recrutement est rapide puisque, en moyenne, plus de huit diplômés sur dix ont été recrutés en moins de deux mois. Et 68,6 % le sont avant d’obtenir leur diplôme et ceci, pour tous les types d’écoles.
De plus, les conditions d’embauche sont bonnes, selon les auteurs de l’enquête, puisque 85,5 % des diplômés de 2022 qui sont en emploi ont été embauchés en CDI (+3,7 points en un an).
Les salaires continuent eux aussi d’augmenter, avec une hausse de 4,5 % par rapport à l’an dernier. « Ils atteignent un plus haut historique, souligne Nicolas Glady. On avait eu une petite chute pendant le Covid, puis un rebond en 2022 et donc la tendance haussière se confirme – certes, dans le contexte inflationniste que l’on connaît, mais c’est quand même très bon pour une première insertion. 
La croissance des niveaux de salaire est plus forte pour les profils d’ingénieurs, mais les jeunes diplômés qui sortent d’une école de management restent mieux payés avec un salaire annuel hors prime de 39.332 euros brut (37.601 euros pour les élèves sortis d’une école d’ingénieur).

L’industrie retrouve des couleurs
Les secteurs qui attirent sont à peu près les mêmes que les années précédentes, avec les sociétés de conseil et le secteur de la banque et de l’assurance pour ceux qui ont fait une école de management. L’industrie retrouve toutefois des couleurs dans les emplois d’ingénieurs, puisqu’elle représente 24,5 % des emplois de jeunes diplômés, contre 22,1 % l’an dernier.

11,1 %
LA PART des diplômés prenant un poste à l’étranger. Elle était 13,8 % en 2020.

« La conjoncture favorable sur le marché de l’emploi des cadres favorise la prise de poste en France », souligne encore la CGE. La part des diplômés qui prennent un poste à l’étranger continue à chuter. Ils n’ont été que 11,1 % à faire ce choix en 2022, contre 13,8 % en 2020. Les grandes écoles y voient aussi l’effet de la pandémie et de la nouvelle donne géopolitique, notamment pour la Chine et la Russie. L’effet Brexit est réel aussi : la part du Royaume-Uni dans les emplois à l’étranger poursuit sa chute, de 17,7 % en 2016 à 8,6 % cette année.
Le président de la CGE, Laurent Champaney, salue « les meilleurs résultats jamais obtenus » et la « dynamique positive » des écoles. Elles ont su « passer et dépasser les crises », se réjouit aussi Nicolas Glady.

Les filles doivent « se bagarrer » pour leur salaire
Mais il reste une ombre au tableau qui, année après année, ne se résorbe pas : celle des inégalités entre hommes et femmes.
Si plus de deux diplômés salariés sur trois (68,5 %) perçoivent entre 30.000 et 42.000 euros brut par an, le salaire moyen hors primes des hommes est supérieur de 5,5 % à celui des femmes (39.000 euros versus 36.949 euros). L’écart se creuse encore par rapport à l’an dernier (5 %).
En dessous de 30.000 euros, les femmes sont aussi plus nombreuses (12,7 %) que les hommes (4,8 %). Et inversement, dans la fourchette des salaires les plus élevés, au-delà de 42.000 euros, on trouve plus d’hommes (26,2 %) que de femmes (19,4 %). « On doit vraiment dire à nos filles que c’est bien et normal qu’elles se bagarrent pour leurs salaires, et aux garçons qu’ils s’impliquent dans la transformation sociale et environnementale », insiste Nicolas Glady en commentant les résultats de l’étude.
Pour l’heure, les séances de « coaching » et de « mentoring » dispensées par les grandes écoles n’ont pas permis d’inverser la tendance. Mais la balle est aussi dans le camp des entreprises.

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