Depuis la publication par Elon Musk d’une « version alpha » présentant le concept d’Hyperloop, schémas à l’appui, en 2013, force est de constater que peu de progrès ont été réalisés dans le domaine. Il n’existe pas encore de tunnel de transport reliant deux villes, ni de piste d’essai de plus de 500 mètres, rappelle le cabinet Roland Berger dans son étude. Et sur les pistes d’essai qui existent aujourd’hui, les vitesses atteintes restent très éloignées de la vitesse promise du son.

Qu’est-ce que l’Hyperloop ?
L’Hyperloop est un mode de transport durable à grande vitesse dans lequel une capsule se déplace dans un tube à basse pression en utilisant propulsion électrique et lévitation magnétique. Les tubes sont quasiment sous vide afin de minimiser la résistance de l’air, tandis que la lévitation magnétique permet aux capsules de léviter, évitant ainsi les frottements.

L’Hyperloop peut se déplacer à une vitesse d’environ 1200 km/h et accueillir entre 25 et 60 passagers par capsule. La structure extérieure est similaire au fuselage d’un avion et l’aménagement intérieur est similaire à celui des trains, du magLev (train à sustentation magnétique) et des avions.

Un mode de transport plus vertueux ?
Selon le cabinet Roland Berger, l’Hyperloop promet d’offrir une proposition de valeur bien plus attrayante que les modes de transport actuels. Le frottement étant pratiquement inexistant grâce à l’absence de de contact roue-rail et à l’absence de résistance de l’air dans le tube sous vide, le train hypersonique peut atteindre des vitesses élevées avec des besoins énergétiques relativement faibles. Selon des recherches effectuées par le cabinet, les émissions seraient cinq fois inférieures à celles de du train à grande vitesse (TGV), et près de 25 fois inférieures à celles de l’avion commercial.

D’autres recherches menées par Roland Berger montrent que l’introduction de l’Hyperloop permettrait de baisser de 40% le trafic aérien.

Il ne fait aucun doute que la construction de l’infrastructure nécessaire à l’Hyperloop aura un impact environnemental significatif, mais pour l’étude, il est une « réponse possible à un avenir plus propre pour les transports ».

What took you so long ?
« Nos propres études ont montré que la technologie est viable – mais personne n’a encore fait l’acte de foi nécessaire pour transformer le rêve en réalité », affirme l’étude. Pourquoi faut-il autant de temps pour voir naître ce train supersonique ?

Aujourd’hui, les entreprises Virgin Hyperloop One, Hyperloop Transportation Technologies (HTT) et Hardt sont les plus avancées sur la question. Des sites d’essai ont été construits à divers endroits aux États-Unis et en Europe.

Mais pour le cabinet, c’est l’implication du secteur public qui peut changer la donne : « Les acteurs publics doivent comprendre que ce nouveau mode de transport pourrait révolutionner la façon dont les gens vivent, travaillent et se déplacent, comme l’ont fait les chemins de fer au 19ème siècle », explique l’étude.

3 défis à relever
Pour le cabinet Roland Berger, plusieurs mesures peuvent être prises pour créer un nouvel élan dans le développement de l’Hyperloop :

L’établissement d’un cadre réglementaire clair. La Commission européenne a annoncé récemment qu’elle proposera un cadre réglementaire européen pour l’Hyperloop, afin d’être prêt à accueillir cette nouvelle solution de transport. Des cadres similaires devraient être mis en place dans d’autres régions du monde.
L’utilisation de l’argent public pour stimuler le secteur privé. Selon l’étude, les fonds publics peuvent couvrir une partie des coûts d’investissement de l’Hyperloop, supportant ainsi une partie des risques liés aux premières étapes du développement technologique. Les fonds publics destinés à stimuler le développement pourraient être mis à disposition au niveau local ou national, ou même provenir de grandes institutions internationales, à l’instar de l’investissement de la Commission européenne dans le projet Hardt.
La sécurisation des terrains publics pour les installations d’essai. L’étude affirme que les gouvernements devraient être encouragés à fournir de plus grandes surfaces de terrain nécessaires à ces installations d’essai.

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