Avec le réchauffement climatique, les réseaux télécoms ont aussi de plus en plus chaud. L’an dernier, l’incendie du massif des Maures (Var) a calciné 71 kilomètres de fibre optique qu’il a fallu remplacer. Les vents violents et les inondations emportent eux aussi chaque année des longueurs et des longueurs du fil de verre devenu la technologie privilégiée des Français pour leur accès fixe à Internet.
Alors même que le secteur se débat depuis des mois avec des malfaçons responsables de pannes en série sur ces mêmes réseaux très haut débit, la question de la résilience des infrastructures occupe tout autant la filière des télécoms. Dix ans après le lancement du plan France Très Haut Débit pour 36 milliards d’euros d’investissements publics et privés, des voix s’élèvent pour un effort financier supplémentaire.
Une résilience « moyennement satisfaisante »
Pour aller vite dans le déploiement de la fibre, la France avait choisi de faire courir les câbles de fibres optiques sur les poteaux téléphoniques vulnérables aux aléas. Il est maintenant question d’enterrer ces mêmes câbles. « Les polémiques sur la qualité des raccordements ne doivent pas masquer l’importance du sujet de fond qu’est la résilience des réseaux », expliquait Victor Denouvion, le président de Haute-Garonne Numérique, lors d’une conférence organisée mardi 4 juillet par InfraNum, la fédération représentant la filière.
Mandaté par InfraNum, le cabinet Tactis y a présenté une étude évaluant le coût du chantier de la résilience des réseaux. Le résultat est cohérent avec l’estimation à la louche (10 milliards d’euros) déjà évoquée l’an dernier. La qualité des réseaux en matière de résilience est estimée « moyennement satisfaisante ».
Trois scénarios, des risques locaux
Selon les scénarios, la facture se situerait entre 7 et 17 milliards d’euros. De très loin, l’enfouissement des réseaux est le plus cher. Mais il s’agit aussi de déplacer des installations situées à proximité de portions routières accidentogènes – un à deux « points de mutualisation » sont endommagés par la perte de contrôle d’un véhicule chaque année – ou des noeuds de raccordement optique situés en zones inondables.
Le scénario « plancher » permettrait d’enfouir les plus gros câbles de fibre optique en inter-bourg, c’est-à-dire entre deux communes ou localités non urbaines. Le scénario dit « ambitieux » prévoit l’enfouissement de l’ensemble des câbles en forêt et d’une partie d’entre eux en inter-bourg. Mais les risques variant beaucoup selon la météo et la topographie locale, tous les départements n’auront pas la même charge à financer.
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