Les quatre roues du Morphobot peuvent pivoter à l’horizontale pour se transformer en quatre rotors.

Il sait tout faire, ou presque. Voler, rouler, ramper, marcher sur quatre pattes ou se tenir debout sur deux. Appelé M4, ou Multi-Modal Mobility Morphobot, ce robot est un projet du Centre pour les systèmes et technologies autonomes, un laboratoire du California Institute of Technology (CalTech), aux Etats-Unis. Son principe-clef réside dans sa capacité à se transformer pour changer de comportement de locomotion, sans ajout ni suppression d’accessoires ou de composants.

Un drone quadricoptère en fibre de carbone
Le projet a été présenté dans la revue Nature Communications fin juin 2023. Au total, il peut adopter huit comportements différents, traverser des terrains pleins d’obstacles ou négocier des pentes à 45 degrés.
Concrètement, l’engin se présente comme un drone quadricoptère en fibre de carbone pesant 5,6 kg au concept très familier. Mais les quatre rotors de 25 cm de diamètre peuvent pivoter et se rabattre à la verticale, donnant alors au robot l’apparence et les facultés d’un petit véhicule à quatre roues.

Le Morphobot peut se redresser pour se tenir sur deux roues seulement
S’il s’avère trop haut pour passer sous un obstacle, les quatre roues peuvent pivoter en avant et en arrière pour abaisser la taille du robot. Selon les situations, ces roues peuvent non plus servir à rouler, justement, mais à imiter des pattes sur lesquels la machine prend appui. Ou encore, le Morphobot peut se redresser pour se tenir sur deux roues seulement, soit totalement droit (il mesure alors 1 mètre de haut) soit en restant incliné le temps de passer un obstacle au sol. Dans ces deux cas de figure, les deux autres roues redeviennent des rotors qui maintiennent l’équilibre de la structure.
C’est le M4 qui détermine le comportement à adopter en fonction du terrain. Incapable de flotter, il se met en mode drone volant pour passer une pièce d’eau par exemple. Il est doté d’un ordinateur de bord, de capteurs, dont des caméras et une centrale à inertie pour le calcul de l’orientation, et d’un système de communication Wifi. Le robot est en effet contact avec des ordinateurs externes qui lui envoient des informations.
Car il n’est pas forcément en pilotage autonome : pour le test, visible dans la vidéo de démonstration, où il franchit en volant une pièce d’eau, l’engin est commandé à distance par un opérateur. Dans d’autres situations, un dispositif de capture de mouvement lui transmet les données sur sa position dans l’espace pour l’aider à se piloter tout seul. Le comportement de marche, lui, est encore rustre et nécessite d’être fluidifié mais sa faisabilité est démontrée.
Pour l’équipe, ce projet a des usages évidents en matière de secours lors de catastrophes occasionnant des bouleversements du terrain (séismes, inondations, éboulements …) et des dommages sur le réseau routier. Au lieu de dépêcher plusieurs robots pour explorer les lieux d’un sinistre, un nombre réduit pourrait remplir l’ensemble des missions.

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