Après le gouvernement, c’est au tour de la métropole du Grand Paris de lâcher du lest sur les ZFE. L’interdiction à la circulation de 380.000 véhicules polluants devait entrer en vigueur ce jeudi dans la Métropole, la plus grande Zone à faibles émissions (ZFE) de France. Elle a finalement été reportée au début de l’année 2025, soit après les Jeux olympiques de Paris 2024.
Il est « matériellement impossible » d’instaurer cette troisième phase d’interdiction dès cet été, en « l’absence de réponses tangibles de l’Etat » sur la garantie du prêt à taux zéro et le contrôle sanction automatisé, a estimé la métropole du Grand Paris, gouvernée par la gauche et la droite.

« Tant que le gouvernement n’aura pas avancé, nous ne pourrons pas mettre en place notre ZFE », a martelé le président (LR) de la métropole, Patrick Ollier. « Une ZFE sans sanction, ça ne fonctionnera pas », a-t-il ajouté, soulignant que le contrôle sanction automatisé ne sera pas fourni par l’Etat « avant le 1er janvier 2025 ». « Entre les deux, il y a quand même les Jeux olympiques », dont les contraintes représentent « un volcan dans nos communes », a-t-il estimé, alors que les élus de gauche plaidaient pour un report plus court, au 1er janvier 2024.

Lutter contre la pollution aux particules fines
La ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d’habitants, a déjà instauré l’interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit’air 5 en juillet 2019, puis des Crit’air 4 en juin 2021. L’interdiction à la circulation des vignettes Crit’Air 3, qui concerne les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011, avait déjà été reportée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023.

Instaurées par la Loi d’orientation des mobilités en 2019 puis renforcées par la Loi Climat de 2021, les ZFE visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote, responsables de maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, et d’au moins 40.000 décès par an, selon Santé publique France.

Mais le gouvernement cherche à désamorcer un sujet hautement sensible dans un contexte social explosif. Lundi, il a assoupli les règles pour les agglomérations où la qualité de l’air est meilleure, conservant une ZFE contraignante pour les cinq métropoles (Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg) où les seuils réglementaires de qualité de l’air sont régulièrement dépassés.

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