Un quartier de Sydney, autrefois épicentre de l’épidémie de VIH en Australie, est en passe de devenir le premier endroit au monde où le virus ne se transmet plus, ont annoncé des chercheurs. Le programme commun des Nations unies sur le VIH, l’Onusida, a pour objectif de mettre fin au sida en tant que menace mondiale pour la santé d’ici 2030. Ce qui implique la réduction du nombre de nouveaux cas de VIH de 90% d’ici la fin de la décennie, par rapport à 2010.
Seuls 11 nouveaux cas en un an
Dans un quartier du centre de Sydney (“Inner Sydney”), les nouvelles infections chez les hommes homosexuels ont chuté de 88% entre 2010 et 2022, ont annoncé des chercheurs lors de la conférence scientifique sur le VIH de la société internationale sur le sida qui se tient à Brisbane (Australie), du 23 au 26 juillet. “Nous y sommes presque”, avec près de huit ans d’avance sur l’objectif de l’Onusida, a déclaré à l’AFP Andrew Grulich, épidémiologiste à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. Seuls 11 nouveaux cas de VIH ont été enregistrés dans ce quartier l’année dernière, “un nombre extraordinairement faible pour un endroit qui était au cœur de l’épidémie australienne de VIH”, a jugé M. Grulich.
Dépistage et traitement prophylactique
On estime que plus de 20% des hommes sont homosexuels dans ce quartier incluant la banlieue Darlinghurst et qu’ils représentent la grande majorité des cas de VIH de la ville. Plusieurs régions du Royaume-Uni et d’Europe occidentale ont également connu une baisse rapide des nouveaux cas de VIH. Mais “je ne crois pas qu’aucun endroit n’ait atteint une baisse similaire de près de 90%”, dit le Pr Grulich. Cela ne signifie cependant pas que le VIH est sur le point d’être éliminé dans cette ville de 5,2 millions d’habitants, a-t-il ajouté. “Le VIH ne peut être éradiqué que si nous avons un vaccin et un traitement”.
Et la baisse des nouveaux cas de VIH a été beaucoup moins forte dans d’autres quartiers de Sydney. Ainsi, dans les banlieues plus éloignées de la ville, les nouveaux cas n’ont diminué que de 31% depuis 2010, ont découvert les chercheurs. Cette disparité est due à un taux beaucoup plus élevé de dépistage du VIH et à l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP), qui réduit le risque de transmission du VIH pendant les rapports sexuels, dans le centre-ville, selon l’épidémiologiste.
Pour Sharon Lewin, la présidente de la Société internationale du Sida, ce progrès est “plus qu’enthousiasmant”. “Cela veut dire que l’Australie est sur le point d’être l’un des premiers pays, sinon le premier, à parvenir à l’élimination virtuelle du VIH”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
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