Apple continue de marquer des points dans les services financiers. La firme à la pomme vient d’annoncer que son compte épargne lancé en avril , en partenariat avec la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, a déjà attiré pas moins de 10 milliards de dollars de dépôts.
Ce compte baptisé « Savings » est accessible uniquement aux utilisateurs américains disposant de l’Apple Card, la carte bancaire du groupe lancée en 2019 avec Goldman Sachs. Les sommes générées par le programme de « cashback » Daily Cash, qui permet de récupérer jusqu’à 3 % des dépenses réalisées avec l’Apple Card, sont automatiquement reversées sur ce compte.
Mais les clients peuvent aussi l’alimenter par des versements bancaires. Le succès de Savings s’explique aisément au regard de son généreux rendement : 4,15 %.
Partenariat en difficulté
« Sans frais, sans dépôt minimum et sans solde minimum requis, Savings offre aux utilisateurs un moyen facile d’économiser de l’argent au quotidien, et nous sommes ravis de constater l’excellent accueil des clients, qu’ils soient nouveaux ou existants », a déclaré Jennifer Bailey, vice-présidente d’Apple Pay et d’Apple Wallet, dans un communiqué.
Malgré ce succès, le partenariat d’ Apple avec Goldman Sachs battrait sérieusement de l’aile. Selon le « Wall Street Journal » et « The Information », la banque serait même en discussion avec American Express pour qu’il reprenne sa place.
L’alliance entre le géant de la tech californien et la firme de Wall Street n’a jamais été un long fleuve tranquille, raconte le site américain spécialiste de la tech. Entre Apple qui voulait tout révolutionner pour rendre ses clients heureux et Goldman Sachs qui souhaitait calmer ses ardeurs pour des raisons réglementaires et de rentabilité, la relation n’a jamais été simple, raconte « The Information ».
Goldman Sachs perdant
Le contrat concernant l’Apple Card a de plus été signé en 2019, au moment où Goldman Sachs voulait séduire les particuliers et les taux étaient bas. Le géant de Wall Street a ainsi accepté de ne pas percevoir de commission d’interchange – ce que la banque du commerçant paie pour accepter la carte. En outre, l’Apple Card n’impose ni frais annuels, ni frais annexes. Une source de profit pourtant importante pour les banques.
En échange, Apple paie les sommes générées par le programme de « cashback » et verse un pourcentage à Goldman Sachs lorsqu’un consommateur achète un produit Apple en plusieurs fois. Mais la banque d’affaires semble sortir perdante de ce deal. En 2021 et 2022, les pertes se sont accumulées et l’activité ne devrait pas être rentable avant 2025.
Le contexte économique ayant radicalement changé en fin d’année dernière, la banque américaine a décidé de revoir à la baisse ses ambitions sur les particuliers pour se concentrer sur sa rentabilité. Son alliance avec Apple a néanmoins été prolongée jusqu’à la fin de la décennie, Goldman Sachs ayant même permis de lancer le programme de paiement fractionné Apple Pay Later en mars dernier.
Il faudrait l’accord du géant de la tech pour que Goldman puisse sortir de ce partenariat. Or, Apple n’y a sans doute pas intérêt car, selon un spécialiste interrogé par « The Information », « aucune banque commerciale expérimentée dans le domaine des cartes de crédit n’offrira à Apple les mêmes conditions que Goldman ».
Si toutefois le partenariat entre Apple et Goldman Sachs prenait fin, la firme à la pomme pourrait prendre davantage la main sur l’aspect purement financier, et rechercher un partenaire bancaire moins visible.
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