Trois ans après la survenue de la pandémie de Covid-19, certains dirigeants attendent encore que l’on sorte du cluster de complexité et de crise qui s’éternise. Et rechignent à se dire qu’un nouveau paradigme du business est advenu et que rien ne sera plus jamais comme auparavant.

« Le temps des avantages compétitifs permanents et perpétuels est terminé. Celui de la stabilité et de la sérénité des CEO, des actionnaires et des entrepreneurs aussi », constate Emmanuelle Duez, fondatrice de The Boson Project et de Youth Forever, une association, cofondée avec une douzaine d’entreprises, qui promeut un nouveau pacte générationnel entre l’entreprise et la jeunesse. « Le temps des bulles va s’accélérer. Quant au rapport fragile à l’engagement par le travail, il va être de plus en plus fragile, subtil et ténu au fur et à mesure que les vagues de chaleur vont s’amplifier. Tout cela sera dur à accepter et difficile à verbaliser pour les cohortes de talents qui arrivent en entreprise ; ces sujets tellement émotionnels génèrent bien des crispations chez les dirigeants du monde économique et comme chez les travailleurs », poursuit-elle.

Résilience et fragmentation des élites
Bien évidemment, les conseils d’administration ont pris conscience que le monde avait changé. « De Petite Poucette à l’intelligence artificielle (IA), la transition digitale fait l’effet d’une tornade. Quant à la situation géopolitique, elle pourrait faire basculer le monde en un ‘1939-1945’ en une fraction de seconde », détaille Emmanuelle Duez. Ce à quoi s’ajoutent les effets de la pandémie et de la transition environnementale et énergétique qui, « de Greta [Thunberg, NDLR] à aujourd’hui, des débats d’experts à une prise de conscience généralisée, placent le monde du business en avance de phase ». Autant d’éléments qui s’interpénètrent dans un chaos mondial susceptible de torpiller les milieux d’affaires et convoquent une capacité générale de résilience.

La résilience justement est la thématique de la 29e édition de l’Université hommes- entreprises , à Martignac, sur le domaine du château Smith Haut Laffitte, près de Bordeaux. « Ce sujet en cache d’ores et déjà un autre, celui de la fragmentation des élites dirigeantes », prévient Emmanuelle Duez à la fois observatrice et actrice au sein d’entreprises.

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