L’été 2023 est difficile sur des parcours de trains régionaux comme Nice-Vintimille, Toulouse-Narbonne-Montpellier ou Quiberon-Rennes, au moins à certains horaires. Rames de TER bondées, voire supprimées, passagers contraints de voyager debout dans les allées ou assis sur leur valise… Quand ils ne sont pas purement et simplement contraints de rester à quai, même avec leur billet en poche, pour ne pas rajouter à la foire d’empoigne.
Alors que les TER de la SNCF, financés par les diverses régions, sont généralement remplis à 30 ou 35 % seulement en moyenne, il en va très différemment cet été dans les régions touristiques, surtout sur les lignes littorales. De très nombreux touristes, qui rechignent à prendre leur voiture en ces temps de carburants élevés, se mêlent aux salariés effectuant leur habituel trajet domicile-travail, participant à la saturation de rames peu adaptées à ces coups d’accordéon de fréquentation. Au niveau national, la tendance pour le réseau TER avoisinait 10% de hausse de trafic sur la période 1er juillet-mi-août, selon un porte-parole de la SNCF. Avec des situations très variables.
Annulations sans préavis
La relance du ferroviaire régional ? La route sera encore très longue avant que les « RER métropolitains » ou SERM, en préparation avec la SNCF dans une douzaine d’agglomérations , avec des trains cadencés au quart d’heure, viennent soulager ces difficultés d’exploitation estivales.
D’une région à l’autre, les causes de cette surchauffe peuvent différer. En région Sud, la surcharge patente sur l’axe Grasse-Vintimille (via Nice, Villefranche et Monaco) est imputée en priorité aux volumes de touristes, en période de pointe.
Mais il y a aussi eu les annulations de trains sans préavis pour cause de maintenance, laissant les usagers dubitatifs face aux messages elliptiques affichés par les écrans : « En raison de contraintes de production, le trafic est susceptible d’être adapté sur certaines de vos lignes TER, perturbations à prévoir », relayait récemment le quotidien « Nice Matin ». Résultat, « on se croirait dans le RER parisien un jour de grève », commente une passagère déçue par la ligne panoramique de la Riviera française, à l’aplomb de la grande bleue.
En Occitanie aussi, nombre de passagers se plaignent des conditions de transport sur des axes comme Montpellier-Avignon, décrit par certains comme « systématiquement saturé ». La SNCF a beau compter avec application ses passagers, soit aux entrées des rames, soit avec les contrôleurs, voire bloquer les ventes en amont en cas d’affluence maximale, elle a des difficultés à adapter son parc de rames, par définition plafonné, à la réalité de la demande.
Succès des billets à un euro
Mais ici, cette saturation tient en partie à une politique commerciale « offensive » de l’autorité organisatrice, avec des billets à un euro pour les moins de 27 ans, de la mi-juillet à la mi-août. Ce coup de pouce entamé par temps de Covid a engendré 800.000 billets vendus dans la région, soit 38 % de plus qu’à l’été 2022 pour les jeunes. Et un trafic en hausse de 19 % en juillet, tous publics confondus.
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